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Support, l’invention du tableau (Le) / Surfaces, la peinture envahit les murs / Touche, la main du peintre (La)

  • Alain Jaubert
  • Marie-José Jaubert
2003
3 x 26

Synopsis

Dans cette collection de 6 films, Marie-José et Alain Jaubert explorent les éléments constitutifs de l’art pictural occidental des origines à nos jours, privilégiant telle période, tel peintre ou telle œuvre selon les nécessités du propos. Chacun des films, autonome, est aussi la pièce d’un puzzle qui reconstitue un pan de l’histoire des techniques et de l’histoire sociale. L’abondance et la qualité des illustrations servent l’intérêt du projet. Tantôt l’œuvre est emblématique des pratiques d’une époque, tantôt elle est disséquée pour rendre compte de son exécution, ou bien ses détails permettent de pénétrer au cœur du style et de la pensée d’un artiste. Le commentaire est accompagné de citations qui redonnent voix aux peintres et théoriciens depuis longtemps disparus. De même, des gestes actuels répètent ceux des maîtres du passé et aident à mieux comprendre certaines techniques complexes ou simplement révolues.

4. Support, l’invention du tableau

5. Surfaces, la peinture envahit les murs

6. La Touche, la main du peintre

4. Le Support, l’invention du tableau. Passant souvent inaperçu aux yeux d’un public avide de la peinture même et de ce qu’elle représente, le support est pourtant loin d’être un élément matériel négligeable. Sa variété renseigne sur l’économie ou sur les modes de vie d’une région, sur l’évolution du goût, et témoigne des progrès d’un savoir technique. Son choix relève aussi de l’esthétique et peut, en se faisant visible, servir l’intention du peintre. Au cours de l’histoire, on a peint sur tous les matériaux, tous les objets, mais le XXe siècle a cependant conféré au support un rôle de premier plan. Au moins jusqu’aux années 1930, ce sont le bois et la toile qu’ont préférés les artistes. Des portraits peints sur les tombes romaines d’Égypte aux polyptyques symbolistes du XIXe siècle, qui reprennent le principe de ceux du Moyen Âge, on découvre ici les essences de bois, les découpes et l’apprêt nécessaires à l’obtention de la peinture désirée. À la Renaissance, l’usage de la toile va se généraliser à partir de Venise. L’humidité de la lagune, nuisible à la conservation des fresques, oblige les peintres à trouver des solutions pour la réalisation des grandes compositions célébrant la Sérénissime et ses institutions. Avec le lin ou le chanvre, les formats gagnent en immensité. Les moyens modernes d’investigation réservent, aujourd’hui, bien des surprises sur les repentirs des artistes ou sur d’étranges techniques de restauration.

5. Surfaces, la peinture envahit les murs. La fresque est une surface colorée disputant la vedette à l’architecture qui l’enchâsse. En analysant quatre exemples représentatifs, de l’époque romane, de la première Renaissance, de l’âge baroque et du monde contemporain, les réalisateurs montrent comment la peinture murale a pu déployer son pouvoir suggestif ou narratif en colonisant de vastes surfaces et en évoluant dans ses techniques. À l’abbatiale de Saint-Savin, le vaste cycle didactique du XIe siècle consacré aux saints, à la Genèse et à l’Exode, témoigne d’un grand savoir-faire dans la technique de la fresque. Les pigments dilués déposés sur l’enduit humide impliquent connaissance des matériaux, rapidité et justesse. À Arezzo, au milieu du XVe siècle, Piero della Francesca reporte plus rapidement son modèle sur le support frais grâce à la trouvaille du carton troué. Son Histoire de la vraie Croix va gagner en minutie et en réalisme. Le recours à la tempera, sèche ou grasse sur enduit sec, ajoute transparence et éclat à une gamme déjà riche. Avec le Jésuite Andrea Pozzo, l’illusionnisme atteint son acmé. Dans l’église baroque Sant’Ignazio à Rome, sa maîtrise de la perspective lui permet de trouer virtuellement la voûte de la nef pour élancer l’architecture et les fidèles vers le ciel. Au XXe siècle, Diego Rivera se servira des murales pour défendre les Indiens et les classes défavorisées.

6. La Touche, la main du peintre. La touche, cette façon dont est déposée la peinture sur le support, dépend de la volonté de l’artiste mais aussi de la matière picturale et des outils utilisés : pinceau, brosse, couteau, doigt ou, au XXe siècle, boîte percée pour le dripping. Dans l’histoire de l’art, deux manières opposées ont divisé les peintres : la touche lisse et fondue, et la touche épaisse, séparée et apparente. La tempera, qui domine dès le XIIIe siècle, sèche très vite et implique plutôt, comme dans la peinture byzantine, un tracé visible du pinceau. C’est la peinture à l’huile fluidifiée par la térébenthine qui permettra un fondu parfait des couleurs. Grâce aux glacis qu’elle rend possible et aux pinceaux pointus du XVe siècle, les Flamands, tels les Van Eyck, représentent de façon illusionniste les détails les plus fins de la réalité. Les Vénitiens, comme Titien à la fin de sa vie, préfèrent une touche épaisse, large, rugueuse, pour que la couleur, et non le dessin, crée la forme. Delacroix s’en souviendra. La visibilité du geste fougueux, l’entrelacement des tons chatoyants, conviendront à son romantisme. Ingres, son rival, prônera une facture de porcelaine, en estompe, propre à suggérer le velouté d’une peau sensuelle. Avec l’Impressionnisme puis le Divisionnisme, la touche visible deviendra essentielle, laissant l’œil du spectateur éloigné recomposer les formes et les effets lumineux.

(Laurence Wavrin)

Mots clés

Dans cette collection de 6 films, Marie-José et Alain Jaubert explorent les éléments constitutifs de l’art pictural occidental des origines à nos jours, privilégiant telle période, tel peintre ou telle œuvre selon les nécessités du propos. Chacun des films, autonome, est aussi la pièce d’un puzzle qui reconstitue un pan de l’histoire des techniques et de l’histoire sociale. L’abondance et la qualité des illustrations servent l’intérêt du projet. Tantôt l’œuvre est emblématique des pratiques d’une époque, tantôt elle est disséquée pour rendre compte de son exécution, ou bien ses détails permettent de pénétrer au cœur du style et de la pensée d’un artiste. Le commentaire est accompagné de citations qui redonnent voix aux peintres et théoriciens depuis longtemps disparus. De même, des gestes actuels répètent ceux des maîtres du passé et aident à mieux comprendre certaines techniques complexes ou simplement révolues.

4. Support, l’invention du tableau

5. Surfaces, la peinture envahit les murs

6. La Touche, la main du peintre

4. Le Support, l’invention du tableau. Passant souvent inaperçu aux yeux d’un public avide de la peinture même et de ce qu’elle représente, le support est pourtant loin d’être un élément matériel négligeable. Sa variété renseigne sur l’économie ou sur les modes de vie d’une région, sur l’évolution du goût, et témoigne des progrès d’un savoir technique. Son choix relève aussi de l’esthétique et peut, en se faisant visible, servir l’intention du peintre. Au cours de l’histoire, on a peint sur tous les matériaux, tous les objets, mais le XXe siècle a cependant conféré au support un rôle de premier plan. Au moins jusqu’aux années 1930, ce sont le bois et la toile qu’ont préférés les artistes. Des portraits peints sur les tombes romaines d’Égypte aux polyptyques symbolistes du XIXe siècle, qui reprennent le principe de ceux du Moyen Âge, on découvre ici les essences de bois, les découpes et l’apprêt nécessaires à l’obtention de la peinture désirée. À la Renaissance, l’usage de la toile va se généraliser à partir de Venise. L’humidité de la lagune, nuisible à la conservation des fresques, oblige les peintres à trouver des solutions pour la réalisation des grandes compositions célébrant la Sérénissime et ses institutions. Avec le lin ou le chanvre, les formats gagnent en immensité. Les moyens modernes d’investigation réservent, aujourd’hui, bien des surprises sur les repentirs des artistes ou sur d’étranges techniques de restauration.

5. Surfaces, la peinture envahit les murs. La fresque est une surface colorée disputant la vedette à l’architecture qui l’enchâsse. En analysant quatre exemples représentatifs, de l’époque romane, de la première Renaissance, de l’âge baroque et du monde contemporain, les réalisateurs montrent comment la peinture murale a pu déployer son pouvoir suggestif ou narratif en colonisant de vastes surfaces et en évoluant dans ses techniques. À l’abbatiale de Saint-Savin, le vaste cycle didactique du XIe siècle consacré aux saints, à la Genèse et à l’Exode, témoigne d’un grand savoir-faire dans la technique de la fresque. Les pigments dilués déposés sur l’enduit humide impliquent connaissance des matériaux, rapidité et justesse. À Arezzo, au milieu du XVe siècle, Piero della Francesca reporte plus rapidement son modèle sur le support frais grâce à la trouvaille du carton troué. Son Histoire de la vraie Croix va gagner en minutie et en réalisme. Le recours à la tempera, sèche ou grasse sur enduit sec, ajoute transparence et éclat à une gamme déjà riche. Avec le Jésuite Andrea Pozzo, l’illusionnisme atteint son acmé. Dans l’église baroque Sant’Ignazio à Rome, sa maîtrise de la perspective lui permet de trouer virtuellement la voûte de la nef pour élancer l’architecture et les fidèles vers le ciel. Au XXe siècle, Diego Rivera se servira des murales pour défendre les Indiens et les classes défavorisées.

6. La Touche, la main du peintre. La touche, cette façon dont est déposée la peinture sur le support, dépend de la volonté de l’artiste mais aussi de la matière picturale et des outils utilisés : pinceau, brosse, couteau, doigt ou, au XXe siècle, boîte percée pour le dripping. Dans l’histoire de l’art, deux manières opposées ont divisé les peintres : la touche lisse et fondue, et la touche épaisse, séparée et apparente. La tempera, qui domine dès le XIIIe siècle, sèche très vite et implique plutôt, comme dans la peinture byzantine, un tracé visible du pinceau. C’est la peinture à l’huile fluidifiée par la térébenthine qui permettra un fondu parfait des couleurs. Grâce aux glacis qu’elle rend possible et aux pinceaux pointus du XVe siècle, les Flamands, tels les Van Eyck, représentent de façon illusionniste les détails les plus fins de la réalité. Les Vénitiens, comme Titien à la fin de sa vie, préfèrent une touche épaisse, large, rugueuse, pour que la couleur, et non le dessin, crée la forme. Delacroix s’en souviendra. La visibilité du geste fougueux, l’entrelacement des tons chatoyants, conviendront à son romantisme. Ingres, son rival, prônera une facture de porcelaine, en estompe, propre à suggérer le velouté d’une peau sensuelle. Avec l’Impressionnisme puis le Divisionnisme, la touche visible deviendra essentielle, laissant l’œil du spectateur éloigné recomposer les formes et les effets lumineux.

(Laurence Wavrin)

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