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Admirable Tremblement du temps / Les Théâtres du soleil / Le Miroir des paradoxes

  • Alain Jaubert
1991
90

Synopsis

La collection Palettes mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce à l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

Ce DVD contient les épisodes suivants :

Admirable Tremblement du temps – Les Quatre Saisons, Nicolas Poussin, 1660-1664

Peu de temps avant de mourir, Nicolas Poussin peint Les Quatre Saisons (1660-1664), quatre toiles dont la touche presque ponctuelle transmute les tremblements nerveux dont il souffre en une facture poétique allusive bienvenue. Source de méditation, ces vastes paysages habités parlent de la nature, du cycle de la vie et de l’histoire de la rédemption, tout en prenant une dimension testamentaire.

Peintre de grandes scènes historiques, mythologiques et religieuses, Poussin est d’abord un Classique qui regarde Raphaël, Michel-Ange et les Vénitiens, et s’intéresse aux découvertes antiques, fréquentes dans la Rome du XVIIe siècle où il a élu domicile. On en retrouve la trace dans la série du Louvre. Les montagnes des fonds, réduites, y creusent une perspective fuyante, secondée par les plans successifs construits comme les coulisses des décors de théâtre de l’époque. Certains motifs sont des emprunts : un bas-relief de l’Arc de Titus donne les chevaux attelés foulant le blé dans L’Été. L’artiste composait ses œuvres à partir de petites maquettes dans lesquelles il plaçait des figurines qu’il façonnait. Ces paysages, fruit d’une longue pratique du genre, n’ont sans doute pas échappé à ce principe car on y décèle des personnages. Acteurs de saynètes saisonnières, ceux-ci renvoient aussi à des épisodes bibliques qui font lire le renouveau de la nature à la lumière du Salut chrétien.

(Laurence Wavrin)

Les Théâtres du soleil – Port, Claude Gellée dit Le Lorrain, 1639

Analyse et description minutieuse du tableau de Claude Gellée dit Le Lorrain, Port (1639). Alain Jaubert le compare avec une autre version légèrement différente et le met en parallèle avec la toile qui lui faisait pendant, Paysage avec danse de paysans. L’évocation des séjours romains du peintre est l’occasion de retrouver les monuments qui l’ont inspiré.

Alain Jaubert raconte l’histoire de ce tableau peint pour le pape Urbain VIII, puis offert à Louis XIV. Il entre au musée du Louvre à sa création, en 1793. La palette graphique permet d’analyser sa composition, sa perspective et la gamme chromatique utilisée. Si l’art de Claude Gellée, inspiré de l’antique, est proche de celui de son ami Poussin, l’esthétique théâtrale baroque lui suggère la création de lieux imaginaires où il met en scène le soleil et la mer, deux thèmes qui se développent aux XVIe et XVIIe siècles, en même temps que l’astronomie et les voyages de découverte.

(Agnès Rotchi)

Le Miroir des paradoxes – Autoportraits, Rembrandt van Rijn (1606-1669)

En quarante-trois ans, jusqu’à sa mort en 1669, Rembrandt dessine, peint ou grave une centaine d’autoportraits. Réunir ce corpus pléthorique, dispersé dans une trentaine de collections de par le monde, est le pari d’Alain Jaubert, qui cherche ce qui se cache derrière la boulimie d’autoreprésentation du peintre. Analyse des principes et des paradoxes d’un genre dont l’autonomie s’affirme dès la Renaissance.

Pour Rembrandt, l’autoportrait est un prétexte pour apprendre à peindre les expressions ou pour manifester sa virtuosité à suggérer les textures – des touches visibles par empâtements ou des procédés insolites comme la gravure dans la peinture fraîche faisant apparaître une sous-couche colorée. C’est aussi une fin en soi, car le genre lui permet de donner une image de lui-même. Il fait voir son caractère : les déguisements chatoyants signent la facétie, les yeux dans l’ombre, l’introspection et la propension à la Mélancolie, figure si souvent associée alors à l’humeur créatrice. L’autoportrait le fait incarner plus génériquement l’artiste. Parfois devant sa toile, tantôt avec le bonnet négligé du peintre libre, tantôt en bon bourgeois d’Amsterdam chapeauté, il se montre aussi en génie reconnu arborant en peinture la chaîne d’or des plus grands. C’est encore une nécessité spirituelle : en enregistrant la moindre marque du temps sur son propre visage, il traque la vanité.

(Laurence Wavrin)

Mots clés

La collection Palettes mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce à l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

Ce DVD contient les épisodes suivants :

Admirable Tremblement du temps – Les Quatre Saisons, Nicolas Poussin, 1660-1664

Peu de temps avant de mourir, Nicolas Poussin peint Les Quatre Saisons (1660-1664), quatre toiles dont la touche presque ponctuelle transmute les tremblements nerveux dont il souffre en une facture poétique allusive bienvenue. Source de méditation, ces vastes paysages habités parlent de la nature, du cycle de la vie et de l’histoire de la rédemption, tout en prenant une dimension testamentaire.

Peintre de grandes scènes historiques, mythologiques et religieuses, Poussin est d’abord un Classique qui regarde Raphaël, Michel-Ange et les Vénitiens, et s’intéresse aux découvertes antiques, fréquentes dans la Rome du XVIIe siècle où il a élu domicile. On en retrouve la trace dans la série du Louvre. Les montagnes des fonds, réduites, y creusent une perspective fuyante, secondée par les plans successifs construits comme les coulisses des décors de théâtre de l’époque. Certains motifs sont des emprunts : un bas-relief de l’Arc de Titus donne les chevaux attelés foulant le blé dans L’Été. L’artiste composait ses œuvres à partir de petites maquettes dans lesquelles il plaçait des figurines qu’il façonnait. Ces paysages, fruit d’une longue pratique du genre, n’ont sans doute pas échappé à ce principe car on y décèle des personnages. Acteurs de saynètes saisonnières, ceux-ci renvoient aussi à des épisodes bibliques qui font lire le renouveau de la nature à la lumière du Salut chrétien.

(Laurence Wavrin)

Les Théâtres du soleil – Port, Claude Gellée dit Le Lorrain, 1639

Analyse et description minutieuse du tableau de Claude Gellée dit Le Lorrain, Port (1639). Alain Jaubert le compare avec une autre version légèrement différente et le met en parallèle avec la toile qui lui faisait pendant, Paysage avec danse de paysans. L’évocation des séjours romains du peintre est l’occasion de retrouver les monuments qui l’ont inspiré.

Alain Jaubert raconte l’histoire de ce tableau peint pour le pape Urbain VIII, puis offert à Louis XIV. Il entre au musée du Louvre à sa création, en 1793. La palette graphique permet d’analyser sa composition, sa perspective et la gamme chromatique utilisée. Si l’art de Claude Gellée, inspiré de l’antique, est proche de celui de son ami Poussin, l’esthétique théâtrale baroque lui suggère la création de lieux imaginaires où il met en scène le soleil et la mer, deux thèmes qui se développent aux XVIe et XVIIe siècles, en même temps que l’astronomie et les voyages de découverte.

(Agnès Rotchi)

Le Miroir des paradoxes – Autoportraits, Rembrandt van Rijn (1606-1669)

En quarante-trois ans, jusqu’à sa mort en 1669, Rembrandt dessine, peint ou grave une centaine d’autoportraits. Réunir ce corpus pléthorique, dispersé dans une trentaine de collections de par le monde, est le pari d’Alain Jaubert, qui cherche ce qui se cache derrière la boulimie d’autoreprésentation du peintre. Analyse des principes et des paradoxes d’un genre dont l’autonomie s’affirme dès la Renaissance.

Pour Rembrandt, l’autoportrait est un prétexte pour apprendre à peindre les expressions ou pour manifester sa virtuosité à suggérer les textures – des touches visibles par empâtements ou des procédés insolites comme la gravure dans la peinture fraîche faisant apparaître une sous-couche colorée. C’est aussi une fin en soi, car le genre lui permet de donner une image de lui-même. Il fait voir son caractère : les déguisements chatoyants signent la facétie, les yeux dans l’ombre, l’introspection et la propension à la Mélancolie, figure si souvent associée alors à l’humeur créatrice. L’autoportrait le fait incarner plus génériquement l’artiste. Parfois devant sa toile, tantôt avec le bonnet négligé du peintre libre, tantôt en bon bourgeois d’Amsterdam chapeauté, il se montre aussi en génie reconnu arborant en peinture la chaîne d’or des plus grands. C’est encore une nécessité spirituelle : en enregistrant la moindre marque du temps sur son propre visage, il traque la vanité.

(Laurence Wavrin)

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