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Atelier, le laboratoire de l’art (L’) / Dessin, la ligne d’où tout surgit (Le) / Pigments, les couleurs de la terre, de Lascaux à Picasso

  • Alain Jaubert
  • Marie-José Jaubert
2003
3 x 26

Synopsis

1. L’Atelier, le laboratoire de l’art. Espace de travail avec tous ses accessoires, groupe de gens qui créent ensemble ou lieu d’enseignement, d’habitation et de réception, l’atelier informe sur les techniques, sur la transmission d’un art et sur le statut du peintre. Un montage précis de miniatures anciennes, de tableaux ou encore de photographies montre ici l’évolution du cadre d’une pratique et redonne vie à de nombreux artistes, sans oublier les femmes. Jusqu’au Paris bohème et à l’image de l’artiste maudit, solitaire dans sa soupente, l’atelier est avant tout une entreprise qui lie étroitement création, fabrication, enseignement et vente. La Renaissance italienne consacre le phénomène. Dans les botteghe s’agite un personnel très hiérarchisé. Le maître règne en despote sur ses assistants et ses apprentis, mais parfois, l’élève le dépasse – Léonard de Vinci initié par Verocchio. De manuel, le peintre devient intellectuel, grâce à l’étude de nombreuses disciplines. Dans son atelier, à côté des outils, il exhibe astrolabes, livres et statues. Les nouvelles académies prônent le dessin, la géométrie et l’anatomie comme moyen de connaître le monde. Les moulages et les gravures propagent dans toute l’Europe des modèles d’expressions antiques. Bientôt, le nu devient un passage obligé qui permet une étude vivante de la réalité. Fuyant les ateliers mondains de la capitale, les Impressionnistes feront de la nature leur lieu de travail.

2. Le Dessin, la ligne où tout surgit. Le dessin, base de tous les arts selon les préceptes antiques, a eu dès ses origines le double destin d’être un élément constitutif de la peinture ou une fin en soi. Dans les deux cas, les artistes ont tiré parti d’un choix d’outils et de supports qui a favorisé une expression variée, répondant aux différents types de dessins et à des conceptions de la ligne souvent radicalement opposées. Pour Botticelli, le dessin est “l’essence même de la peinture”. Autant que de la mer, ses Vénus naîtront de lignes continues et fluides qui enferment les formes. Léonard de Vinci, observateur plus ancré dans le réel, considère que le contour des corps n’a pas d’épaisseur. Il atténuera cette ligne au profit du modelé. Michel-Ange ira plus loin dans l’art de l’estompe. Mais la finesse du trait, son aspect figé ou souple, dépend aussi de l’instrument. L’encre et la plume (roseau, oiseau ou métal) conviennent mieux à un dessin énergique ou élégant, aux traits courts ou modulés. Le fusain, la pierre noire et la sanguine invitent à insister sur le volume et permettent les dégradés. La pierre blanche est indiquée pour suggérer les éclats lumineux. Le lavis donne encore plus de modelé. Croquis pris sur le vif, études de proportions, esquisses d’attitudes, tracés sur la toile en attente de la peinture, le dessin est multiple. Au XIXe siècle, il sera partout, grâce aux journaux et à la publicité.

3. Pigments, les couleurs de la terre, de Lascaux à Picasso. Des grottes préhistoriques à la Provence de Cézanne, de tout temps et en tout lieu, les hommes ont su glaner dans la nature les matières colorantes qui allaient leur permettre de représenter le monde, de dire sa beauté ou de dénoncer ses drames. Peu à peu, peintres, verriers, teinturiers et chimistes ont conquis des nuances de plus en plus variées, stables et accessibles. Minérales, végétales, animales, organiques ou synthétiques, les origines des pigments sont multiples. Qui penserait que dans la pourpre cardinalice peinte par Raphaël se cache un insecte dégoûtant, la cochenille ? Que le jaune si lumineux des miniatures indiennes vient d’une matière plus répugnante encore ? Les colorants sont parfois simples comme l’ocre, cette argile rouge, jaune, violette ou verte, que l’on dilue simplement ; chauffée, elle enrichit sa gamme. Les hommes préhistoriques le savaient déjà : un oxyde de fer, l’hématite, a donné la sanguine, une branche brûlée, le fusain. Des plantes, comme la garance et l’indigotier, ont généré toute une game de couleurs pour les teinturiers. Parfois, l’origine est plus noble et seconde la quête de sacré : l’or piment fait luire les vêtements de Ramsès, le lapis-lazuli transcende les cieux des Primitifs italiens. Mais attention, danger ! C’est un blanc toxique qui donne cet éclat si vivant aux regards des portraits funéraires du Fayoum.

(Laurence Wavrin)

Mots clés

1. L’Atelier, le laboratoire de l’art. Espace de travail avec tous ses accessoires, groupe de gens qui créent ensemble ou lieu d’enseignement, d’habitation et de réception, l’atelier informe sur les techniques, sur la transmission d’un art et sur le statut du peintre. Un montage précis de miniatures anciennes, de tableaux ou encore de photographies montre ici l’évolution du cadre d’une pratique et redonne vie à de nombreux artistes, sans oublier les femmes. Jusqu’au Paris bohème et à l’image de l’artiste maudit, solitaire dans sa soupente, l’atelier est avant tout une entreprise qui lie étroitement création, fabrication, enseignement et vente. La Renaissance italienne consacre le phénomène. Dans les botteghe s’agite un personnel très hiérarchisé. Le maître règne en despote sur ses assistants et ses apprentis, mais parfois, l’élève le dépasse – Léonard de Vinci initié par Verocchio. De manuel, le peintre devient intellectuel, grâce à l’étude de nombreuses disciplines. Dans son atelier, à côté des outils, il exhibe astrolabes, livres et statues. Les nouvelles académies prônent le dessin, la géométrie et l’anatomie comme moyen de connaître le monde. Les moulages et les gravures propagent dans toute l’Europe des modèles d’expressions antiques. Bientôt, le nu devient un passage obligé qui permet une étude vivante de la réalité. Fuyant les ateliers mondains de la capitale, les Impressionnistes feront de la nature leur lieu de travail.

2. Le Dessin, la ligne où tout surgit. Le dessin, base de tous les arts selon les préceptes antiques, a eu dès ses origines le double destin d’être un élément constitutif de la peinture ou une fin en soi. Dans les deux cas, les artistes ont tiré parti d’un choix d’outils et de supports qui a favorisé une expression variée, répondant aux différents types de dessins et à des conceptions de la ligne souvent radicalement opposées. Pour Botticelli, le dessin est “l’essence même de la peinture”. Autant que de la mer, ses Vénus naîtront de lignes continues et fluides qui enferment les formes. Léonard de Vinci, observateur plus ancré dans le réel, considère que le contour des corps n’a pas d’épaisseur. Il atténuera cette ligne au profit du modelé. Michel-Ange ira plus loin dans l’art de l’estompe. Mais la finesse du trait, son aspect figé ou souple, dépend aussi de l’instrument. L’encre et la plume (roseau, oiseau ou métal) conviennent mieux à un dessin énergique ou élégant, aux traits courts ou modulés. Le fusain, la pierre noire et la sanguine invitent à insister sur le volume et permettent les dégradés. La pierre blanche est indiquée pour suggérer les éclats lumineux. Le lavis donne encore plus de modelé. Croquis pris sur le vif, études de proportions, esquisses d’attitudes, tracés sur la toile en attente de la peinture, le dessin est multiple. Au XIXe siècle, il sera partout, grâce aux journaux et à la publicité.

3. Pigments, les couleurs de la terre, de Lascaux à Picasso. Des grottes préhistoriques à la Provence de Cézanne, de tout temps et en tout lieu, les hommes ont su glaner dans la nature les matières colorantes qui allaient leur permettre de représenter le monde, de dire sa beauté ou de dénoncer ses drames. Peu à peu, peintres, verriers, teinturiers et chimistes ont conquis des nuances de plus en plus variées, stables et accessibles. Minérales, végétales, animales, organiques ou synthétiques, les origines des pigments sont multiples. Qui penserait que dans la pourpre cardinalice peinte par Raphaël se cache un insecte dégoûtant, la cochenille ? Que le jaune si lumineux des miniatures indiennes vient d’une matière plus répugnante encore ? Les colorants sont parfois simples comme l’ocre, cette argile rouge, jaune, violette ou verte, que l’on dilue simplement ; chauffée, elle enrichit sa gamme. Les hommes préhistoriques le savaient déjà : un oxyde de fer, l’hématite, a donné la sanguine, une branche brûlée, le fusain. Des plantes, comme la garance et l’indigotier, ont généré toute une game de couleurs pour les teinturiers. Parfois, l’origine est plus noble et seconde la quête de sacré : l’or piment fait luire les vêtements de Ramsès, le lapis-lazuli transcende les cieux des Primitifs italiens. Mais attention, danger ! C’est un blanc toxique qui donne cet éclat si vivant aux regards des portraits funéraires du Fayoum.

(Laurence Wavrin)

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