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Révolution à l’antique (Une) / Le regard captif / La beauté du désastre

  • Alain Jaubert
1989
3 x 30

Synopsis

La collection Palettes mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce à l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

Ce DVD contient les épisodes suivants :

Une Révolution à l’antique – Les Sabines, Jacques-Louis David, 1799

C’est entre 1795 et 1799 que Jacques-Louis David peint sa grande toile intitulée Les Sabines, manifeste du néoclassicisme, dont la nudité grandeur nature des protagonistes guerriers choqua les contemporains. Alain Jaubert insiste sur le thème emprunté à la légende de la Rome antique, sur la pratique de l’artiste, mais aussi sur les implications politiques suggérées par certains détails parlants.

La longue élaboration, la fabrication d’accessoires à l’antique, la multitude de dessins, les séances de pose des élèves pour le maître trahissent l’importance de ce tableau pour son auteur. Au lieu de l’enlèvement de leurs voisines par les Romains selon l’iconographie traditionnelle, David a préféré peindre le moment où les Sabines s’interposent pour faire cesser la guerre entre leurs ravisseurs et leurs parents. Tout est dans le tumulte figé par le geste péremptoire d’Hersilie, épouse de Romulus. David crée des types : les corps virils nus mais armés ne sont plus invraisemblables dès lors qu’ils incarnent l’esprit héroïque des Grecs construisant la Cité, et peu importe que le thème soit romain, c’est de réconciliation nationale qu’il s’agit. Car David a pris une part active à la violence qui a précédé la mise en place de la République, et les regards effrayés qui fixent ici le spectateur renvoient à la responsablité de chacun, y compris celle du peintre, dans le cours des événements.

(Laurence Wavrin)

Le Regard captif – Le Bain turc, Ingres, 1862-1863

En 1862, Ingres a 82 ans lorsqu’il peint Le Bain turc, qui réunit vingt-cinq jeunes beautés “dans l’état de nature”, selon la formule de Lady Montaguë racontant sa visite d’un hammam d’Andrinople en 1716 dans une lettre recopiée par l’artiste. C’est un prétexte voluptueux et virtuose pour se mesurer en la démultipliant à une difficulté majeure de la peinture : le rendu de la chair du nu féminin.

Le Bain turc est la conclusion de toute une vie passée à peindre des baigneuses et des odalisques en marge des portraits et des peintures d’Histoire. Collectionneur avide d’estampes inspiratrices et dessinateur fécond de poses féminines, Ingres donne là un condensé de sa boulimie d’images : la Turque allant au bain (gravure ancienne célèbre) garde son voile à visière mais ne cache plus ses formes ; la Baigneuse de Valpinçon, qu’il avait peinte en 1808, conjuguée avec une illustration exotique donne la musicienne de dos au premier plan. Chaque belle de cet Orient rêvé est la réminiscence de dessins engrangés, de modèles jadis croqués, dans tous les sens du terme. Tel profil n’est-il pas celui d’une amoureuse d’antan ? Telle indolente pulpeuse n’a-t-elle pas le visage d’une épouse de jeunesse ? Et ce format circulaire qu’Ingres choisit après le renvoi scandalisé du tableau par son commanditaire ne fait-il pas du peintre le voyeur sublimé de son propre passé artistique et sensuel ?

(Laurence Wavrin)

La Beauté du désastre – Le Radeau de la Méduse, Théodore Géricault, 1819

En peignant son tableau géant Le Radeau de la Méduse, achevé en 1819, Théodore Géricault élève le fait divers au rang de peinture d’Histoire moderne. Dénonciation de la lâcheté, aveu de la bestialité humaine, fascination pour le désastre, cette œuvre ambiguë et inclassable qui obséda le peintre se fait l’écho d’un des plus grands scandales de la Restauration et crée alors une nouvelle esthétique.

Le retentissement du naufrage de la Méduse, frégate partie pour asseoir la possession française du Sénégal et échouée par incompétence de son commandant, est tel qu’il engendre illico des remous politiques et une multitude de traces écrites et d’images populaires. Géricault y voit le sujet idéal pour son grand œuvre. Avide de documents, il se fera raconter par les rares survivants l’abandon des inférieurs par la hiérarchie militaire, le radeau ingouvernable, la mutinerie, les massacres, les blessés jetés à la mer, le cannibalisme et enfin le sauvetage. Une centaine de dessins témoignent de la genèse d’une œuvre sombre qui concentre le drame dans une pyramide de corps, entre une vague déferlante et un minuscule vaisseau à l’horizon. Sa soif de vérité pousse l’artiste à portraiturer des rescapés et un modèle noir. Il peint parallèlement sa série de fragments macabres. Mais un réalisme trop cru est encore impossible et les corps musclés s’inspirent plus de Michel-Ange que des témoignages.

(Laurence Wavrin)

Mots clés

La collection Palettes mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce à l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

Ce DVD contient les épisodes suivants :

Une Révolution à l’antique – Les Sabines, Jacques-Louis David, 1799

C’est entre 1795 et 1799 que Jacques-Louis David peint sa grande toile intitulée Les Sabines, manifeste du néoclassicisme, dont la nudité grandeur nature des protagonistes guerriers choqua les contemporains. Alain Jaubert insiste sur le thème emprunté à la légende de la Rome antique, sur la pratique de l’artiste, mais aussi sur les implications politiques suggérées par certains détails parlants.

La longue élaboration, la fabrication d’accessoires à l’antique, la multitude de dessins, les séances de pose des élèves pour le maître trahissent l’importance de ce tableau pour son auteur. Au lieu de l’enlèvement de leurs voisines par les Romains selon l’iconographie traditionnelle, David a préféré peindre le moment où les Sabines s’interposent pour faire cesser la guerre entre leurs ravisseurs et leurs parents. Tout est dans le tumulte figé par le geste péremptoire d’Hersilie, épouse de Romulus. David crée des types : les corps virils nus mais armés ne sont plus invraisemblables dès lors qu’ils incarnent l’esprit héroïque des Grecs construisant la Cité, et peu importe que le thème soit romain, c’est de réconciliation nationale qu’il s’agit. Car David a pris une part active à la violence qui a précédé la mise en place de la République, et les regards effrayés qui fixent ici le spectateur renvoient à la responsablité de chacun, y compris celle du peintre, dans le cours des événements.

(Laurence Wavrin)

Le Regard captif – Le Bain turc, Ingres, 1862-1863

En 1862, Ingres a 82 ans lorsqu’il peint Le Bain turc, qui réunit vingt-cinq jeunes beautés “dans l’état de nature”, selon la formule de Lady Montaguë racontant sa visite d’un hammam d’Andrinople en 1716 dans une lettre recopiée par l’artiste. C’est un prétexte voluptueux et virtuose pour se mesurer en la démultipliant à une difficulté majeure de la peinture : le rendu de la chair du nu féminin.

Le Bain turc est la conclusion de toute une vie passée à peindre des baigneuses et des odalisques en marge des portraits et des peintures d’Histoire. Collectionneur avide d’estampes inspiratrices et dessinateur fécond de poses féminines, Ingres donne là un condensé de sa boulimie d’images : la Turque allant au bain (gravure ancienne célèbre) garde son voile à visière mais ne cache plus ses formes ; la Baigneuse de Valpinçon, qu’il avait peinte en 1808, conjuguée avec une illustration exotique donne la musicienne de dos au premier plan. Chaque belle de cet Orient rêvé est la réminiscence de dessins engrangés, de modèles jadis croqués, dans tous les sens du terme. Tel profil n’est-il pas celui d’une amoureuse d’antan ? Telle indolente pulpeuse n’a-t-elle pas le visage d’une épouse de jeunesse ? Et ce format circulaire qu’Ingres choisit après le renvoi scandalisé du tableau par son commanditaire ne fait-il pas du peintre le voyeur sublimé de son propre passé artistique et sensuel ?

(Laurence Wavrin)

La Beauté du désastre – Le Radeau de la Méduse, Théodore Géricault, 1819

En peignant son tableau géant Le Radeau de la Méduse, achevé en 1819, Théodore Géricault élève le fait divers au rang de peinture d’Histoire moderne. Dénonciation de la lâcheté, aveu de la bestialité humaine, fascination pour le désastre, cette œuvre ambiguë et inclassable qui obséda le peintre se fait l’écho d’un des plus grands scandales de la Restauration et crée alors une nouvelle esthétique.

Le retentissement du naufrage de la Méduse, frégate partie pour asseoir la possession française du Sénégal et échouée par incompétence de son commandant, est tel qu’il engendre illico des remous politiques et une multitude de traces écrites et d’images populaires. Géricault y voit le sujet idéal pour son grand œuvre. Avide de documents, il se fera raconter par les rares survivants l’abandon des inférieurs par la hiérarchie militaire, le radeau ingouvernable, la mutinerie, les massacres, les blessés jetés à la mer, le cannibalisme et enfin le sauvetage. Une centaine de dessins témoignent de la genèse d’une œuvre sombre qui concentre le drame dans une pyramide de corps, entre une vague déferlante et un minuscule vaisseau à l’horizon. Sa soif de vérité pousse l’artiste à portraiturer des rescapés et un modèle noir. Il peint parallèlement sa série de fragments macabres. Mais un réalisme trop cru est encore impossible et les corps musclés s’inspirent plus de Michel-Ange que des témoignages.

(Laurence Wavrin)

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