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La Saveur de l’immobile / L’Amour dans les plis / Lettre, la flèche et le balai

  • Alain Jaubert
1989
3x30

Synopsis

La collection Palettes mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce à l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

Ce DVD contient les épisodes suivants :

La Saveur de l’immobile – La Raie, Chardin, 1728

La Raie (1728) de Chardin pourrait n’être qu’une nature morte peinte dans la grande tradition hollandaise. Pourtant, ce tableau a fasciné Diderot et Marcel Proust dont les écrits sont abondamment cités. A leur suite, Alain Jaubert examine le tableau, décrit minutieusement les objets et les victuailles précisément disposés et s’interroge. Que peut-il bien se cacher derrière cette raie éventrée ?

Après un bref historique du genre “nature morte” depuis l’antiquité égyptienne jusqu’aux peintres flamands qui lui donnèrent ses lettres de noblesse, Alain Jaubert esquisse à grands traits le portrait et la carrière de Chardin (1699-1779), peintre de scènes de genre et de natures mortes dans lesquelles sont mis en scène les objets les plus ordinaires. Il fait appel à la palette graphique pour étudier la composition de La Raie et pour reconstituer son élaboration. Ayant montré la séparation du vivant et de l’inanimé, du cru et du cuit, le réalisateur révèle la dimension sauvage, mais cachée, de la raie, devenue modèle emblématique de Chardin. Eventrée et sanglante, c’est elle qui confère au tableau toute la violence d’une scène historique.

(Agnès Rotchi)

L’ Amour dans les plis – Le Verrou, Fragonard, vers 1775-1777

Fragonard place Le Verrou, peint vers 1776, sous le signe de la séduction. Séduction de son thème osé qui narre l’ultime et frêle résistance d’une belle enflammée d’amour, et séduction de sa touche déliée et de sa palette chaude, dominée par le jaune de Naples que l’artiste goûtait tout particulièrement. Succès immédiat : les gravures se multiplient, fidèles ou très librement inspirées du tableau.

Au siècle des Encyclopédistes, la thématique n’est pas si étonnante et reflète avec méthode les mœurs libres du temps. Fragonard s’est fait le chantre de l’amour, traquant galants et galantes – souvent du grand monde – dans leurs étapes courtoises ; mais la même clientèle huppée aspire à plus de libertinage. Le peintre y répond avec humour et connivence dans certains tableaux explicites (Le Feu aux poudres) ou d’autres plus allusifs comme Les Petites Curieuses ou Les Hasards heureux de l’escarpolette. Le Verrou appartient à cette dernière veine. L’œuvre suspend un instant fougueux que les vêtements et le décor replacent dans un récit ; chaque objet en apporte une donnée, parfois par métaphore – le verrou poussé par l’homme en chemise est éloquent pour les spectateurs de toutes les époques. La scène a peut-être une suite en deux épisodes, connus par des gravures, qui retracent ainsi une pratique fréquente : séduction, lien surpris par les parents et réparation par le mariage.

(Laurence Wavrin)

La Lettre, la flèche et le balai – Les Jeunes (vers 1812-1814) – Les Vieilles (vers 1808-1810), Goya

À la lumière des indices de datation, des données historiques, des opinions politiques de Goya et des thèmes qui ont hanté ses peintures, dessins ou recueils de gravures, Alain Jaubert donne de multiples lectures de deux tableaux du maître espagnol conservés au musée des Beaux-Arts de Lille, de mêmes dimensions et souvent considérés comme pendant l’un de l’autre : Les Jeunes (vers 1812-1814) et Les Vieilles (vers 1808-1810).

Les deux œuvres, à la facture proche opposant des tons sombres à des blancs épais, montrent une femme accompagnée de sa servante, jeunes et belles dans l’une, vieilles et décaties dans l’autre. En promenade dans l’un, confinées dans l’autre. D’un côté, les charmes féminins comme dans nombre de portraits et de majas du peintre, de l’autre des caricatures effrayantes comme les sorcières de ses recueils de gravures. Accessoires et tiers aiguillent l’interprétation. La critique sociale point : la belle bourgeoise ne se soucie que du mot doux d’un amoureux, tandis que les lavandières de l’arrière-plan travaillent sans répit ; la coquette riche et repoussante s’illusionne devant son miroir, mais le Temps s’apprête à la balayer sans pitié. Le sens n’est-il pas plus précis ? Que fait cette flèche en diamant dans les cheveux teints de la vieille mais aussi, des années auparavant, sur le portrait de la reine Marie-Louise aux multiples amants, qui fuira l’Espagne la laissant exsangue ?

(Laurence Wavrin)

Mots clés

La collection Palettes mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce à l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

Ce DVD contient les épisodes suivants :

La Saveur de l’immobile – La Raie, Chardin, 1728

La Raie (1728) de Chardin pourrait n’être qu’une nature morte peinte dans la grande tradition hollandaise. Pourtant, ce tableau a fasciné Diderot et Marcel Proust dont les écrits sont abondamment cités. A leur suite, Alain Jaubert examine le tableau, décrit minutieusement les objets et les victuailles précisément disposés et s’interroge. Que peut-il bien se cacher derrière cette raie éventrée ?

Après un bref historique du genre “nature morte” depuis l’antiquité égyptienne jusqu’aux peintres flamands qui lui donnèrent ses lettres de noblesse, Alain Jaubert esquisse à grands traits le portrait et la carrière de Chardin (1699-1779), peintre de scènes de genre et de natures mortes dans lesquelles sont mis en scène les objets les plus ordinaires. Il fait appel à la palette graphique pour étudier la composition de La Raie et pour reconstituer son élaboration. Ayant montré la séparation du vivant et de l’inanimé, du cru et du cuit, le réalisateur révèle la dimension sauvage, mais cachée, de la raie, devenue modèle emblématique de Chardin. Eventrée et sanglante, c’est elle qui confère au tableau toute la violence d’une scène historique.

(Agnès Rotchi)

L’ Amour dans les plis – Le Verrou, Fragonard, vers 1775-1777

Fragonard place Le Verrou, peint vers 1776, sous le signe de la séduction. Séduction de son thème osé qui narre l’ultime et frêle résistance d’une belle enflammée d’amour, et séduction de sa touche déliée et de sa palette chaude, dominée par le jaune de Naples que l’artiste goûtait tout particulièrement. Succès immédiat : les gravures se multiplient, fidèles ou très librement inspirées du tableau.

Au siècle des Encyclopédistes, la thématique n’est pas si étonnante et reflète avec méthode les mœurs libres du temps. Fragonard s’est fait le chantre de l’amour, traquant galants et galantes – souvent du grand monde – dans leurs étapes courtoises ; mais la même clientèle huppée aspire à plus de libertinage. Le peintre y répond avec humour et connivence dans certains tableaux explicites (Le Feu aux poudres) ou d’autres plus allusifs comme Les Petites Curieuses ou Les Hasards heureux de l’escarpolette. Le Verrou appartient à cette dernière veine. L’œuvre suspend un instant fougueux que les vêtements et le décor replacent dans un récit ; chaque objet en apporte une donnée, parfois par métaphore – le verrou poussé par l’homme en chemise est éloquent pour les spectateurs de toutes les époques. La scène a peut-être une suite en deux épisodes, connus par des gravures, qui retracent ainsi une pratique fréquente : séduction, lien surpris par les parents et réparation par le mariage.

(Laurence Wavrin)

La Lettre, la flèche et le balai – Les Jeunes (vers 1812-1814) – Les Vieilles (vers 1808-1810), Goya

À la lumière des indices de datation, des données historiques, des opinions politiques de Goya et des thèmes qui ont hanté ses peintures, dessins ou recueils de gravures, Alain Jaubert donne de multiples lectures de deux tableaux du maître espagnol conservés au musée des Beaux-Arts de Lille, de mêmes dimensions et souvent considérés comme pendant l’un de l’autre : Les Jeunes (vers 1812-1814) et Les Vieilles (vers 1808-1810).

Les deux œuvres, à la facture proche opposant des tons sombres à des blancs épais, montrent une femme accompagnée de sa servante, jeunes et belles dans l’une, vieilles et décaties dans l’autre. En promenade dans l’un, confinées dans l’autre. D’un côté, les charmes féminins comme dans nombre de portraits et de majas du peintre, de l’autre des caricatures effrayantes comme les sorcières de ses recueils de gravures. Accessoires et tiers aiguillent l’interprétation. La critique sociale point : la belle bourgeoise ne se soucie que du mot doux d’un amoureux, tandis que les lavandières de l’arrière-plan travaillent sans répit ; la coquette riche et repoussante s’illusionne devant son miroir, mais le Temps s’apprête à la balayer sans pitié. Le sens n’est-il pas plus précis ? Que fait cette flèche en diamant dans les cheveux teints de la vieille mais aussi, des années auparavant, sur le portrait de la reine Marie-Louise aux multiples amants, qui fuira l’Espagne la laissant exsangue ?

(Laurence Wavrin)

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