En 1980, l’assistance publique lance un appel d’offre pour la construction d’un hôpital pédiatrique dans le nord de Paris. Nous suivons l’un des architectes retenus pour concourir, Pierre Riboulet, dans un long cheminement d’où émergera le projet lauréat. Un film dense, où la pensée en mouvement et les phases du processus de création sont montrées comme une aventure sensible.
La personnalité de Pierre Riboulet est sans doute pour beaucoup dans le climat de ce film très concentré sur l’expérience intérieure, constituée par des mois de travail solitaire face à un programme lourd, complexe, renvoyant à la souffrance et à la mort. Prégnance d’une intuition première sur le terrain, dessins, maquettes, manipulations multiples, échelles excessives, intégration de données et interaction de logiques de plus en plus complexes : la forme globale et l’approche qu’en a l’architecte évoluent sans cesse. jean-Louis Comolli dose avec une grande maîtrise la relation avec le bâtiment achevé et laisse entrevoir, à travers le fil conducteur qu’est le journal tenu par Pierre Riboulet, l’alchimie subtile qui s’établit entre réel, imaginaire et projet.
(Sonja Dicquemare)