La postérité de Casanova (1725-1797) doit pour l’essentiel à son Histoire de ma vie. Au rythme de 13 heures par jour, il y consacra les neuf dernières années de son existence. Pour cerner sa personnalité et retracer sa vie, Alain Jaubert convoque in situ cinq casanovistes passionnés : Philippe Sollers, Lydia Flem et Chantal Thomas, l’historien Helmut Watzlawick et le neurobiologiste Jean-Didier Vincent.
Sait-on que c’est parce que son médecin la lui avait prescrite comme remède à sa mélancolie que Casanova entreprit cette oeuvre titanesque – dont le manuscrit, rédigé en français, compte près de 4000 pages ? Le destin de ce texte capital pour l’historiographie européenne du XVIIIe est aussi rocambolesque que celui de son auteur. Né à Venise d’un couple de comédiens, élevé par sa grand-mère (son père meurt précocément, sa mère court les cachets et les amants), Casanova s’engage dans la carrière de clerc, susceptible de satisfaire son rêve d’ascension sociale. Tel est le point de départ d’une vie de voyages et d’aventures qui conjugue tous les excès : misère et fortune, santé et maladie, fréquentation de bouges et de palais, jouissance et abstinence, science et charlatanisme.
(Myriam Bloedé)
