Meat

  • Frederick Wiseman
1976
113min

Synopsis

Le processus de transformation de la viande, depuis le boeuf dans la prairie jusqu’au hamburger, est filmé dans une gigantesque entreprise industrielle d’élevage et de boucherie du Colorado, qui possède des ranchs, des usines d’engraissement, des abattoirs. La production y est largement automatisée, et le film illustre également les problèmes de transport, de logistique, de création d’outillage et de management. 

Mots clés : 
  • Alimentation
  • Élevage
  • États-Unis
  • Industrie
  • Travail
Le processus de transformation de la viande, depuis le boeuf dans la prairie jusqu’au hamburger, est filmé dans une gigantesque entreprise industrielle d’élevage et de boucherie du Colorado, qui possède des ranchs, des usines d’engraissement, des abattoirs. La production y est largement automatisée, et le film illustre également les problèmes de transport, de logistique, de création d’outillage et de management.
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Engraissement, conditionnement, asservissement.

Rarement le côté méthodique de Wiseman dans l’observation d’une chaîne de processus au sein d’une institution aura été aussi efficace et approprié pour découper une suite logique d’actions unitaires et reconstituer au montage un mouvement de très grande envergure — en l’occurrence, tout ce qui fait passer les vaches de leur enclos aux morceaux de viande enveloppés dans du plastique. À ce titre, Meat est une très bonne version américaine de documentaires français sur le sujet comme Saigneurs (Vincent Gaullier et Raphaël Girardot, 2017) ou Entrée du personnel (Manuela Fresil, 2013), même si les séquences à l’intérieur des abattoirs font plus directement penser au film de Franju de 1949, Le Sang des bêtes, avec ce noir et blanc fort à propos pour limiter l’écœurement devant autant de barbaque fumante tout en conférant au sang encore chaud qui ruisselle abondamment aux pieds des ouvriers une couleur noire hypnotisante……

On retrouve le fil conducteur de l’intégralité des films de Wiseman : les séquences qui ouvrent des espaces de discussion, ici en l’occurrence pour expliciter les rapports hiérarchiques entre personnel et direction ainsi que pour contextualiser l’environnement économique de l’industrie. Un bonheur pour ceux qui apprécient les éléments garnissant un cadre plus large, en plus de circonscrire les enjeux aux années 1970. On a droit à la visite guidée des lieux proposée à des cadres japonais, les bureaux où les commerciaux laissent libre cours à leurs talents de négociateurs (à l’achat ou à la vente) par téléphone, quelques réunions techniques du conseil d’administration, et surtout un échange clé entre un représentation de la direction et des syndicalistes, pépite archétypale de l’optimisation du travail à la chaîne selon le point de vue patronal, opposant la réalité décrite par ceux qui travaillent et les objectifs abstraits de rentabilité qui passent par la réduction des temps mort, la diminution du personnel par poste, l’augmentation des charges de travail, etc. De la pénibilité en veux-tu en voilà…cris par Morrinson le 10 mai 2023)

https://www.senscritique.com/film/meat/critique/158856427

Frederick Wiseman_by Erik Madigan Heck-moment wiseman lelieudocumentaire light

Cinéaste américain né en 1930 à Boston, Frederick Wiseman est diplômé en droit en 1954 à la Yale Law School. Wiseman affirme dès son premier film documentaire, Titicut Follies en 1967, ses principes de base : l’absence d’interviews, de commentaire off et de musiques additionnelles. Le montage, qu’il effectue lui-même, est une étape importante du processus de création de ses films et dure en général 12 mois. Son œuvre compose un portrait mosaïque de la société contemporaine, des États-Unis, de la France et de leurs institutions. Une véritable conscience du politique traverse cette œuvre essentielle que l’on peut sans aucun doute considérer comme « un seul et très long film qui durerait plus de 100 heures ». Frederick Wiseman a obtenu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles figurent quatre Emmys, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière au festival de Venise en 2014, ainsi qu’en 2016, un Oscar d’honneur de la part du Conseil des gouverneurs de l’Académie des arts et des sciences du cinéma américain…

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