» L’aventure de « Lectures pour tous » a duré 15 ans, de 1953 à 1968. C’était le temps des rencontres, du dialogue, de l’écoute. Puis, en 1968, un jeune noir américain, devenu aujourd’hui un professeur prestigieux, dit à Pierre Dumayet : « Madame de Rénal est une blanche, Julien Sorel est un noir », lui révélant ainsi la liberté du lecteur, la liberté de la lecture. La question de la lecture lui a alors paru plus importante que la question du livre. Il s’est dit : « Il faut savoir – et montrer – comment les livres sont lus. » D’où l’idée de donner à lire le même livre à cinq ou six personnages. Les lecteurs s’appropriaient le livre, chacun à sa façon. Rencontrer un personnage dans un livre, c’est un peu comme rencontrer quelqu’un dans la vie. Avec « Lectures pour tous », Dumayet écoutait celui qui avait écrit. Avec « Lire c’est vivre », il écoutait celui qui avait lu. » Robert Bober.