Aux côtés de Kafka, les visages de deux femmes destinataires d’une correspondance où dominent l’introspection, les tourments de l’écriture, le combat contre la maladie et la difficulté d’être, l’illusion du désir et les atermoiements de l’amour, la peur abyssale d’affronter la réalité physique de l’autre.
Avec Felice Bauer, tout d’abord, jeune femme aux aspirations conformistes dont Franz croit s’éprendre alors qu’il n’est encore qu’un jeune docteur en droit. Ce seront cinq ans de relations épistolaires criblées de volte-face qui mènent à l’impasse.
Avec Milena Jesenska ensuite, brillante intellectuelle mariée à un homme qui ne la mérite pas. Le lien tissé avec la journaliste et première traductrice de ses oeuvres en langue tchèque sera, à partir du printemps 1920, d’une toute autre nature.
Robert Bober est un réalisateur, metteur en scène et écrivain français d’origine allemande, né en 1931 à Berlin. Réalisateur pour la télévision depuis 1967, il est l’auteur de près de cent-vingt films documentaires.
En août 1933, la famille Bober fuit le nazisme et s’installe à Paris. Robert Bober quitte l’école après le certificat d’études primaires. Il a été successivement tailleur, potier et éducateur. Dans les années cinquante, Bober rencontre François Truffaut, puis devient son assistant sur les films « Les Quatre Cents Coups « (1959), « Tirez sur le pianiste » (1960) et « Jules et Jim » (1962).
Dans les années 60 et 70, ses films explorent principalement la période de l’après-guerre et les conséquences de l’Holocauste.
En collaboration avec Pierre Dumayet, il réalise des portraits d’auteurs tels que Paul Valéry, Gustave Flaubert ou encore Georges Perec. En 1979, il réalise un documentaire en étroite collaboration avec ce dernier, « Récits d’Ellis Island ».
Pour la collection « Lire, c’est vivre » (de 1977 à 1985), toujours avec Pierre Dumayet, il réalise de nombreuses émissions sur la culture juive : « Les Récits hassidiques », « Gog et Magog », deux émissions d’après Martin Buber, « Du côté du Talmud », mais aussi « Le Compagnon du tour de France » de George Sand, « Les Dernières Cartes » d’Arthur Schnitzler, « Pierrot mon ami » de Raymond Queneau ; un travail de mémoire imprègne ses films.
Aujourd’hui, considéré comme l’un des réalisateurs de documentaires les plus renommés notamment en France, il anime et participe à différentes rencontres publiques, des ateliers, ainsi que des débats et dialogues en milieux universitaire et scolaire.
Il a écrit plusieurs livres, tous édités par P.O.L. : « Quoi de neuf sur la guerre » ? (1993), « Berg et Beck » (1999), « Laissées-pour-compte » (2005), « On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux » (2010). En 2017 est paru un livre tiré de son film « Vienne avant la nuit », qui reprend des images du film ainsi que son titre, des documents historiques, le texte écrit par Robert Bober lui-même et qu’il dit en voix off, augmenté par rapport au film. À lire aussi : « Par instants, la vie n’est pas sûre », souvenirs des années de créations partagées avec Pierre Dumayet.
Robert Bober a obtenu le Grand Prix de la SCAM 1991 pour l’ensemble de son oeuvre.
(Source : La Scam, Tënk et Vendredi Distribution)
Journaliste, scénariste, écrivain, producteur et auteur d’émissions télévisées, Pierre Dumayet était avant tout un amoureux de la lecture et un fervent défenseur de la culture.
Avec « Lectures pour tous », une aventure qui devait durer jusqu’en 1968, année qui vit aussi la disparition de Cinq colonnes à la une, Pierre Dumayet écoutait ceux qui écrivaient les livres.
C’était un temps – écrira-t-il dans éAutobiographie d’un lecteuré – où « les téléspectateurs n’étaient pas considérés comme des clients ».
Avec « Lire c’est vivre », il écoutait ceux qui les lisaient. C’était le temps des rencontres, du dialogue, de l’écoute.
Le temps d’une télévision où chacun avait la liberté d’inventer ce qui n’existait pas et ne pouvait donc encore être confisqué.
L’Œuvre de Pierre Dumayet, saluée en 2004 par le Grand Prix Scam pour l’ensemble de l’œuvre, nous en laisse un exemple.
En 2003, son ami Robert Bober a réalisé un vibrant hommage au travail de Pierre Dumayet : (Re)lectures pour tous. (…) Pierre Dumayet préférait « le mot réel au mot vrai, qui est aléatoire », aujourd’hui, la communauté des auteurs du « réel » et la Scam lui disent merci.
(Source : Scam)
+ + Fragments sonores de Pierre Dumayet sur le blog de Thomas Baumgartner
+ + La Marche de l’Histoire, émission de France inter du 22/11/2011