Pierre Dumayet n’a pas voulu faire un portrait de l’auteur de La Recherche. Encore moins a-t-il souhaité donner à ceux qui seraient passés à côté l’envie de découvrir le grand écrivain. Il cherche plutôt ici à capter une sensibilité. C’est une façon raisonnable d’éclairer une œuvre aussi considérable, qui ne saurait se réduire à une visite guidée. Ce qu’il retient précisément de ce que Proust a lui-même raconté ou écrit dans Jean Santeuil, ce sont des indications sur des « mouvements du cœur qui seront autant de petites clés pour des moments de l’œuvre à venir. » Pierre Dumayet excelle dans cet exercice où il joue de son érudition, de sa propre sensibilité, de son intelligence de l’œuvre de Proust, et, bien sûr, de ses talents de conteur.
(Alain Morel)