Ce documentaire biographique sur Jochen Gerz est construit selon les dispositifs fragmentaires que l’artiste conceptuel utilise dans ses travaux : présentation de ses installations et lecture simultanée de ses textes. Né en 1940 à Berlin, Jochen Gerz a basé son œuvre sur les thèmes de la séparation et du souvenir. Son incapacité à communiquer est proportionnelle au travail sur l’écriture et le langage qu’il a développé dans son œuvre. Ces textes peuvent être les éléments constitutifs de l’œuvre, « L’Oracle de Berkeley » (1997-98), ou bien de simples matériaux préparatoires. Depuis les années 80, ses œuvres publiques, éphémères ou inachevées, se présentent comme des espaces physiques et mentaux pour la pratique collective de la commémoration : « Le Monument contre le fascisme » à Hambourg (1986-1993), une colonne recouverte de plomb qui disparaît dans le sol à mesure que le passant y appose sa signature. La participation du spectateur devient condition nécessaire à la réalisation de l’œuvre. (Annick Spay)