National Gallery

  • Frederick Wiseman
2013
174min

Synopsis

National Gallery s’immerge dans le musée londonien et propose un voyage au cœur de cette institution peuplée de chefs d’œuvre de la peinture occidentale du Moyen-âge au XIXe siècle. C’est le portrait d’un lieu, de son fonctionnement, de son rapport au monde, de ses agents, son public, et ses tableaux. Dans un perpétuel et vertigineux jeu de miroirs, le cinéma regarde la peinture, et la peinture regarde le cinéma.

Mots clés : 
  • Art
  • Histoire de l'Art
  • Institution culturelle
  • Londres

Avec ses deux mille quatre cents tableaux, produits entre le treizième et le dix-neuvième siècle, la National Gallery de Londres est l’un des plus grands musées au monde. Chaque expérience humaine, ou presque, trouve une représentation dans l’un ou l’autre des tableaux qui y sont exposés. Le film montre le public face aux œuvres dans les différentes salles, les actions pédagogiques, les universitaires, scientifiques et commissaires étudiant les œuvres, les restaurants, préparant les expositions. Le film explore la relation entre peinture et narration. Dans un perpétuel et vertigineux jeu de miroirs, le cinéma regarde la peinture et la peinture regarde le cinéma.

“National Gallery”, l’art de faire aimer l’art selon Frederick Wiseman

…La première (grande) qualité du documentaire National Gallery, le nouveau film de Frederick Wiseman (Quinzaine des Réalisateurs), monumentale immersion (trois heures !) dans le musée londonien, c’est de faire découvrir le travail passionnant des conférenciers britanniques. Une conférencière, en particulier, celle citée au début de cet article, qui fait vivre de manière incroyablement vivante les tableaux qu’elle décrit, sans asséner un savoir qu’elle possède évidemment sur le bout des doigts. Un commentaire « expérientiel », comme on jargonnerait aujourd’hui, où l’érudition ne sert pas à valider une position, mais crée ce « canal sacramental » entre l’oeuvre et le public – les critiques de cinéma présents à Cannes auraient intérêt à en prendre de la graine… Frederick Wiseman, 84 ans et des poussières, roi du docu d’observation au long cours, poursuit donc son tour d’horizon des institutions publiques : il y eut jadis l’hôpital, plus récemment l’Opéra de Paris ou le prestigieuse université américaine de Berkeley. « Il y a trente ans, déjà, j’avais pensé poser ma caméra au Metropolitan Museum de New York, explique le cinéaste, mais ils voulaient de l’argent ! Finalement, j’ai bien fait d’attendre : la National Gallery est un musée à taille humaine, et ses collections sont magnifiques. » On s’étonne même que le musée n’ait pas payé pour ce film qui fera beaucoup pour sa renommée et sera certainement en bonne place dans sa gift shop. Fidèle à ses habitudes, le cinéaste a tourné quotidiennement pendant deux mois, début 2012, pour arriver à 170 heures de rushes qu’il a patiemment classés par ordre d’intérêt – finissant par virer… 167 heures…

(écrit par Aurélien Ferenczi le 18 Mai. 2014) 

https://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2014/national-gallery-l-art-de-faire-aimer-l-art,112509.php

“SELFIE”, par Adrien Dénouett

Au cœur du film, le commissaire d’une exposition temporaire dédiée à Leonard de Vinci évoque son travail devant la caméra d’un journaliste. Avec malice, l’objectif de Wiseman zoome sur le visage de l’interviewé et semble, en creux, lui enlever les mots de la bouche : « Quand on commence à préparer une exposition, on réfléchit à ce que sera son récit d’ensemble. Mais chaque image est traitée individuellement. À la fin, on voit une mosaïque plus qu’un récit. (…) Quand les œuvres s’assemblent mutuellement, on commence à voir ce qui les rend particulières en terme d’expérience du regard. » Quiconque s’est penché sur une des quatre-vingt-dix heures cumulées de l’œuvre du documentariste remarquera l’effet d’identification, tant ce commentaire épouse comme un gant les propriétés d’une méthode éprouvée depuis plus de quarante ans. Après La Danse – le ballet de l’Opéra de Paris (2009), Boxing Gym (2010) et Crazy Horse (2012), qui tendaient un miroir à la mise en scène de Wiseman – moins chorégraphiée que sautillante, tout en agilité et en jeu de jambes – National Gallery poursuit un travail réflexif mené en catimini, au fil d’une exploration des institutions de l’art qui fait halte, ici, dans la somptueuse collection londonienne. Si l’on pouvait s’attendre à un dialogue entre les images de la peinture et du cinéma, après le collier de séquences-tableaux de la fresque At Berkeley, l’enjeu consiste en fait à révéler la matière vive des toiles, dans un exercice de recadrement et de remontage orchestré contre la glose intarissable des commentateurs. À mi-chemin entre le jeu regardeur/regardé de Zoo (1993) et la faconde des personnages de l’Université de Berkeley, National Gallery oppose un champ de discours à un contrechamp de figures muettes et aimantées : soit l’alpha et l’oméga du cinéma de Wiseman. Or, en dessinant son propre parcours à travers les toiles, le film se fend d’une posture inédite chez le cinéaste, moins participante qu’agissante. Preuve s’il en fallait qu’à quatre-vingt-quatre ans, la sève de la créativité n’a pas fini de couler….

https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/national-gallery-2/

National-Gallery2_Frederick-Wisdeman_Le Lieu Documentaire
National-Gallery1_Frederick Wiseman_Le Lieu Documentaire
National-Gallery3_Frederick-Wiseman_le Lieu Documentaire

l’avis de tënk

De film en film, Frederick Wiseman applique une méthode d’observation qui fait désormais partie de l’histoire du cinéma. En nous amenant ici en immersion totale dans une Institution de l’art, il entre au cœur des tableaux, dans la matière même de ce qui les constituent. Dans ce travail au long cours, la caméra se fait oublier, le réel, la vérité du lieu se donnent à voir. Restituant son propre regard de spectateur par sa manière de filmer les peintures, il nous laisse aussi découvrir son admiration pour le Savoir et le pouvoir de fascination qu’ont les œuvres….(écris par Line Peyron, Productrice aux Eaux de mars)  https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/coups-de-coeur/national-gallery

En 1963 il entreprend de produire la réalisatrice Shirley Clarke, qui a décidé de tourner The Cool World, adapté d’un roman de Warren Miller.

En 1966, avec des amis, il fonde une association d’aide sociale, l’Organisation for Social and Technical Innovation (OSTI), dont l’activité se prolongera jusqu’en 1973.La production du film de Shirley Clarke le décide à produire et monter ses propres films. Son premier documentaire, Titicut Follies (1967), qui porte un regard critique sur un hôpital pour aliénés criminels, sera suivi sans discontinuer d’environ un film par an, notamment grâce au réseau de télévision de service public PBS et en particulier à la station WNET au New Jersey, grâce aussi à diverses fondations comme la Fondation Ford ou la Fondation MacArthur, grâce enfin à quelques coproductions avec la BBC et Arte France.

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