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Comédie-Française ou l’Amour joué (La)

  • Frederick Wiseman
1996
223min

Synopsis

Pour la première fois un cinéaste a été autorisé à filmer tous les aspects de la vie de la Comédie-Française,  à Paris, la plus ancienne compagnie théâtrale en activité depuis le XVIIème siècle. Le choix des acteurs, le jeu, la mise en scène et la création de costumes, les réunions administratives , les répétitions et les représentations de quatre pièces françaises classiques sont filmés : Don Juan de Molière, mis en scène par Jacques Lasalle, La Thébaïde de Racine, mise en scène par Yannis Kokkos, La Double Inconstance de Marivaux, mise en scène par Jean-Pierre Miquel, et Occupe d’Amélie de Feydeau, mise en scène par Roger Planchon. 

Mots clés

Pour la première fois un cinéaste a été autorisé à filmer tous les aspects de la vie de la Comédie-Française,  à Paris, la plus ancienne compagnie théâtrale en activité depuis le XVIIème siècle. Le choix des acteurs, le jeu, la mise en scène et la création de costumes, les réunions administratives , les répétitions et les représentations de quatre pièces françaises classiques sont filmés : Don Juan de Molière, mis en scène par Jacques Lasalle, La Thébaïde de Racine, mise en scène par Yannis Kokkos, La Double Inconstance de Marivaux, mise en scène par Jean-Pierre Miquel, et Occupe d’Amélie de Feydeau, mise en scène par Roger Planchon.
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Extrait Article posté par Shangols 28 décembre 2017

Pour tout amoureux du théâtre, il y a là-dedans des scènes fascinantes. Comme cette prise de tête très longue sur le sens exact du “Tout de même” de Sganarelle dans Dom Juan, véritable exemple de l’exigence de la Comédie Française ; comme ces répétitions de Marivaux, où Wiseman scrute le travail discret et ardu de Torreton ; comme cette scène de Racine prodigieuse, quelques minutes de magie où les comédiennes (sous la direction de l’immense Yannis Kokkos, mes salutations respectueuses au passage) semblent enfin avoir trouvé le ton, l’essence de leurs scène ; comme cette représentation de Dom Juan, assez loin de ce qu’on vient de voir en répétition. Le film témoigne d’un travail sans relâche, et se montre très respectueux de tout ce petit monde qui s’active pour le théâtre français. Il montre les petites mains qui s’activent à la couture, les machinistes qui montent des décors monstrueux, la caissière qui gère les soucis de public, les perruquiers, les régisseurs, même les femmes de ménage : tous sont au service de la représentation, et cet aspect dérisoire et grandiose réchauffe le coeur.En contrepoint de cette magie, le film montre des choses beaucoup plus terre-à-terre : des réunions chiantes où on discute du salaire des électriciens ou de la nécessité de rembourser les frais de lunettes pour les plus âgés. Wiseman se fait alors très légèrement acide, montrant que pour arriver à la beauté de la représentation, à cette espèce de “hors du monde”, il faut en passer par des épisodes beaucoup plus terriens…..

Extrait Critique publiée sur LES INROCKUPTIBLES

Wiseman souhaite sans doute qu’on prenne ce portrait du « Français » pour un portrait de la France (le film se termine par La Marseillaise, seule musique du film). Peut-être ou peut-être pas : le saut de l’un à l’autre semble un peu facile et rapide dans l’ironie. Si la Comédie-Française vit sur des rituels figés, elle met aussi en jeu des individus, et nous ne voyons ici que des masques. Le monde de l’artifice garde tous ses secrets. Mais y en a-t-il seulement ? Des rancœurs sommeillent dont on ne saura rien… Un malaise s’instaure : ce n’est pas la méthode employée qui est mauvaise, c’est le sujet qui ne s’y prête pas. Dissocier le théâtral du théâtre est impossible, chercher l’ordinaire du spectacle revient à désigner ce qu’il cherche à cacher : sa vacuité. Et pour nous, à tort et à raison, un comédien n’est pas tout à fait quelqu’un de quotidien. Les « principes » habituels de Wiseman (aucun commentaire, aucune interview), qui mettent tous les personnages sur un plan d’égalité, se retournent contre eux-mêmes : on ne reconnaît que les acteurs et les metteurs en scène, puisque ce sont les seuls que nous connaissons de ces plus de trois heures qui passent ­ c’est vrai ­ très vite et débordent d’émotions, on ne retirera pas non plus ces images insolites à la Depardon (les spectatrices qui choisissent leurs places avec circonspection, deux machinistes qui portent des chevaux de marbre gigantesques), ni ces plans de coupe-respiration de Paris avec ses voitures, mais ces moments où les figures redeviennent…

 

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René Solis, 

« C’est la première fois que Wiseman s’aventure en terrain non américain. Et c’est un coup de maître : nul n’avait réussi à filmer de cette manière le théâtre en amont du spectacle (de la réalisation des décors aux répétitions, en passant par les essayages et les imprévus). Wiseman filme tout, les statues et les escaliers, la cafétéria et les ateliers, le plateau et les loges. Il rythme son propos d’images de Paris la nuit. Et surtout, il observe, à l’affût, non de l’événement mais de la durée. Il est la petite souris qui se glisse dans la loge d’Andrzej Seweryn mémorisant son texte avant d’entrer en scène, avec Jean Dautremay en auditeur vigilant. Ou sur le plateau désert où le même Seweryn-Don Juan répète en solitaire : la magie de l’image capture le secret du jeu. »

À lire son aussi  https://www.liberation.fr/medias/1996/12/03/la-premiere-question-c-est-comment-organiser-le-hasard-fred-wiseman-decrit-son-approche-du-documenta_192069/ 

Cinéaste américain né en 1930 à Boston, Frederick Wiseman est diplômé en droit en 1954 à la Yale Law School. Wiseman affirme dès son premier film documentaire, Titicut Follies en 1967, ses principes de base : l’absence d’interviews, de commentaire off et de musiques additionnelles. Le montage, qu’il effectue lui-même, est une étape importante du processus de création de ses films et dure en général 12 mois.

Son œuvre compose un portrait mosaïque de la société contemporaine, des États-Unis, de la France et de leurs institutions. Une véritable conscience du politique traverse cette œuvre essentielle que l’on peut sans aucun doute considérer comme “un seul et très long film qui durerait plus de 100 heures”.

Frederick Wiseman a également dirigé deux films de fiction La Dernière Lettre en 2002 et Un couple en 2022 ; il a aussi travaillé pour le théâtre. À Paris, il a mis en scène La Belle d’Amherst, pièce de William Luce sur la vie d’Emily Dickinson et deux pièces à la Comédie Française : Oh les beaux jours de Samuel Beckett et La Dernière Lettre, d’après un chapitre du roman de Vassili Grossman, Vie et Destin. Son film Welfare a été adapté au thèâtre par Julie Deliquet, spectacle qui a fait l’ouverture du festival d’Avignon 2023.

Frederick Wiseman a obtenu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles figurent quatre Emmys, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière au festival de Venise en 2014, ainsi qu’en 2016, un Oscar d’honneur de la part du Conseil des gouverneurs de l’Académie des arts et des sciences du cinéma américain.

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