Qu’est-ce qui a poussé Jean-Luc et sa famille à plier bagage de la rue des Eyzies pour emménager quatre cents mètres plus loin, rue de Périgueux ? La taille de l’appartement sans doute, la lumière, le voisinage ou simplement pour vérifier qu’ailleurs c’est mieux ?
Au Neuhof, on déménage le plus souvent à l’intérieur du quartier, par nécessité et non par choix. Les gens ne sont pas riches et l’accès aux quartiers du centre est souvent vécu comme une impossibilité.
Qu’est-ce qu’on apprend quand on parle avec les habitants ? Que la réputation du ghetto de misère, de violence, de promiscuité est une légende écrite depuis les beaux quartiers. Au Neuhof les gens parlent de leur quartier avec des mots autrement plus chaleureux et ils expliquent les malentendus, les préjugés, les histoires écrites par des médias avides de sensationnel, le langage agressif des jeunes, leurs espoirs, leur découragement, la haine comme réponse à la frustration, la solidarité, le métissage, le regard lucide sur la société
Dans ce « monde des extrêmes », comme se plait à dire Régis, chanteur du groupe N.A.P. « vont naitre d’autres valeurs, des vraies, des justes, des humaines ».
Ce film prend le temps d’entendre les habitants s’exprimer sans fioriture, sans illusion mais avec la force de personnes qui “veulent vivre et non être vécus.”