Dédié à ses parents, le voyage de Claudio Pazienza dans le tableau de Bruegel est un « work in progress » jubilatoire où les multiples intervenants du film sont amenés à entrer dans les questionnements suscités par la toile. Filmé de juin à octobre 1996, ce journal, parsemé d’actualités, propose aussi une vue en coupe de la Belgique pendant cette période.
« Un homme laboure son champ, un berger regarde le ciel, un bateau navigue lentement vers le port, la mer est calme. un homme se noie. » Dans le tableau, Icare, le naufragé, n’est pas en évidence visuelle. Mais il est là. Avec ce constat, Pazienza part en quête. Les questions se déclinent : sur la réalité des images et l’indifférence à ce qu’on ne sait pas voir, sur la sélection qu’opère le point de vue et la violence qui en découle. Peut-on tout voir ? Voir, est-ce interpréter ? Le regard est-il un leurre ? Regarder, c’est peut-être avoir une certaine idée du bonheur… L’histoire d’Isard, passion et chute, opposée à l’art de ne pas tomber, s’entrelace avec celles de conflits sociaux, jusqu’au jour où le pays entier accuse les gouvernants de ne pas avoir voulu voir ce qu’il fallait voir.