En s’attachant plus particulièrement à un groupe scolaire, Nicolas Philibert nous fait partager quelques instants de la vie des sourds, muets pour la plupart, d’âge et de classe sociale divers, et nous permet de découvrir comment s’organise leur socialité. Une fierté certaine se dégage du parcours collectif de cette communauté.
Ici, pas de commentaire en voix off : la parole leur est entièrement donnée. Nous, spectateurs entendants, partons à la découverte du langage des signes. Un des enseignants nous donne des indices : ce langage n’est pas international, mais il suffit de quelques jours aux mal-entendants pour signer correctement avec des sourds étrangers. Pendant longtemps en France, ce langage était interdit, on liait les mains des sourds pour les forcer à parler. Aujourd’hui, ils luttent pour l’apprentissage des deux expressions à l’école. La richesse de ce document réside dans la balance délicate entre les témoignages des interviewés qui démontent tous les lieux communs sur la surdité en se posant comme sujets responsables de leur vie, et les sentiments exprimés au quotidien, dans des dîners, des rencontres, le mariage.
