Pendant trois ans, le compositeur Nicolas Frize a collecté des pierres aux quatre coins du monde expérimentant les multiples façons de les faire sonner. Marc Petitjean évoque cet amour du musicien pour le minéral : la recherche dans les carrières, les premiers essais, puis le concert où les pierres, soudain, chantent, parlent, offrent enfin une musique secrète qu’il suffisait de leur demander.
Améthystes, granits, quartz, gypses, grès et silices, Nicolas Frize entretient avec ces pierres un rapport de collaboration étroite et parle d’elles comme de musiciennes, qui parfois “craquent”, parfois font des propositions musicales qu’il n’aurait jamais été capable de concevoir. Il trouva avec elles mille et un modes de jeux sonores, des méthodes les plus simples, marcher dans des cailloux, frotter deux galets l’un contre l’autre, jusqu’à l’élaboration sophistiquée d’un nouvel instrument : le lithophone. De ce commerce terrestre naîtra la plus aérienne des musiques et la scène de concert devient un savant capharnaüm, dispositif étrange et merveilleux où s’épanouissent de nouvelles sirènes minérales.
(Guillaume Courcier)