En partant du malentendu qui attribue à Daniel Buren l’étiquette péjorative d’ “artiste officiel”, focalisée sur les colonnes du Palais-Royal, le film souligne la dimension politique de son œuvre. Les questions pertinentes de Guy Tortosa, les images d’archives et les expositions alors en cours (Lille, Villeneuve-d’Ascq, Bruxelles, Villeurbanne) montrent la cohérence de celui qui a aussi la réputation d’être fâché avec les musées.
L’outil visuel de Buren, alternance de bandes blanches et colorées, invariant confronté à des situations différentes, fonctionne dès qu’il est mis en jeu avec d’autres signes. Dans la rétrospective que lui a consacré le musée de Villeneuve-d’Ascq, “Une Traversée, peintures, 1964-1999”, qu’il commente pour nous, il expose sa recherche d’un degré zéro de la peinture. Ses actions dans l’espace public, que ce soient les collages sauvages et les hommes-sandwiches des années 1960, puis les interventions à Paris, Spoleto et Montréal, témoignent toutes d’une remise en cause fondamentale : celle de la notion d’autonomie de l’objet d’art, “carapace extraordinaire de l’idéologie de l’art toutes tendances confondues”.