À Jérusalem, Bir Zeit, Naplouse, Hébron, Haïfa ou à Paris, les auteurs de ce film dédié à Ghassan Kanafi et Emile Habibi, sont allés à la rencontre de dix écrivains palestiniens contemporains. Une littérature où l’exil et le foyer sont, avec l’enfance et la mémoire, des thèmes omniprésents. La vie de Gharib Al-Askelani, comme celle de Zaki Al-Ileh, s’est déroulée dans les camps : « L’écriture à laquelle nous avons eu recours n’est pas un choix d’écrivain ; c’est la réalité qui nous imposait son flux. » La question de l’identité nationale, centrale pour Riyad Beïdas, se double chez Fadwa Touqan et Sahar Khalifa, d’un combat féministe. Haine et amour infinis pour la patrie (S. Al-Qassim), quête des origines proches (L. Badr) ou lointaines (A. Al-Manacirah)… « La maison est plus belle que le chemin de la maison » dit un poème de Mahmoud Darwich. Mais lorsqu’Elias Sanbar retrouve sa maison natale, sa joie se mêle à l’amère évocation de ceux qui sont ensevelis dans une autre terre. (Myriam Bloedé)