Dans son atelier de Porto, face à la caméra, l’architecte portugais Alvaro Siza commente ses travaux avec pudeur et gravité : ni théorie ni méthode, mais une succession d’hypothèses à résoudre avec mesure (le site, le programme…). Parfois il s’interrompt et dessine : le trait esquissé enregistre les contraintes et libère la forme. Le croquis est visionnaire.
Alvaro Siza réalise des maisons ou des bâtiments en apparence modestes et banals, qui entretiennent cependant des rapports complexes avec l’environnement. Ainsi, le projet de la banque Pinto & Sotto Mayor (1971 – 1974), un bâtiment de trois étages aux toits-terrasses en retraits successifs, a été conçu pour ne pas “asphyxier” sa voisine, une belle maison du XVIIIème siècle avec jardin et patio. De même la bibliothèque universitaire d’Aveiro (1998), un bâtiment rectangulaire en brique, est “vêtu” d’un voie courbe qui semble onduler sur la griller orthogonale des marais salants.
