Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Abbas Kiarostami, vérités et songes

  • Jean Pierre Limosin
1905
53

Synopsis

Abbas Kiarostami nous emmène à bord de son 4 X 4, pour un voyage de Téhéran, son lieu de résidence, à la région du Guilan, son plateau de tournage habituel, à plus de 400 kilomètres de la capitale. Les endroits traversés sont riches en contraste ; des rues américanisées de la capitale, aux routes sinueuses des contreforts de l’Alborz qui mènent aux paysages sereins du Nord. Kiarostami évoque son parcours de cinéaste. Il raconte son enfance à Téhéran et nous parle de sa recherche constante de “la vérité qui se cache derrière la réalité.” Il nous fait découvrir le conflit permanent entre une vieille civilisation orientale baignée de spiritualité, d’incertitudes et le culte embarrassant de la technologie, des certitudes du pouvoir… Au fil de ce périple, les rencontres improvisées avec les acteurs témoignent de l’attachement qu’entretient le cinéaste avec la Personne, bien avant le Personnage. Cela sans jamais exclure le jeu.

Mots clés

Ce film se trouve dans le DVD n°4 du coffret “Cinéma, de notre temps”

Pour ce documentaire tourné en Iran, Abbas Kiarostami reparcourt en voiture les paysages qu’il a filmés et rencontre les acteurs qui ont joué dans ses films. Un village détruit par le tremblement de terre de 1991 peut maintenant être considéré comme son studio de prises de vues : il lui est facile d’y construire ou déplacer un mur.

Abbas Kiarostami (1940-2016) croit plus au hasard et à la chance qu’au travail pour devenir ce que l’on veut être. Comme le dit l’acteur du Passager (1974), vingt ans après avoir joué dans ce film, citant un poète : “Le trésor est dans les ruines.” Beaucoup de talents sont perdus et beaucoup de très bons acteurs d’un film de Kiarostami ne joueront plus jamais. L’autre leitmotiv de ce film porte sur la vérité. Documentaire ou reconstitution, tout est mensonge pour arriver à une vérité plus grande. Selon Kiarostami, le cinéma doit faire réfléchir, au cinéaste de savoir se retirer de la route du film et laisser ses personnages prendre forme. Close up (1990) est le film qu’il préfère, dont il se sent plus le spectateur que le réalisateur, sans doute parce qu’il se reconnaît complètement dans le personnage.

(Dominique Villain)

Découvrir d'autres films du même réalisateur-ice

  • Jean Pierre Limosin

D'autres pépites du monde documentaire

  • Alessandra Celesia