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Martin Parr / Thomas Struth / Nobuyoshi Araki / Hiroshi Sugimoto / Georges Rousse

2000
5 x 13

Synopsis

Sur une idée de William Klein, la collection Contacts consacre chacun de ses numéros à un photographe contemporain. Lui seul a la parole, en off, commentant chronologiquement un travail de plusieurs années, tandis que défilent à l’écran tirages photographiques, polaroïds ou planches contacts.

Martin Parr

Passionné par la photographie depuis l’âge de quatorze ans, Martin Parr a fait ses débuts en noir et blanc. Attiré par les églises anglaises non conformistes qui disparaissaient, il en fit un de ses premiers sujets, ce qui était aussi une façon d’observer certaines traditions. En 1982, le photographe est passé à la couleur. Actuellement, il tient à montrer l’ambiguïté et l’embarras qui règnent en Angleterre, pays auquel il est attaché.

Pour Martin Parr (né en 1952), il est tout aussi important d’observer les problèmes de la vie occidentale que ceux du tiers-monde, ces derniers étant bien plus souvent représentés. Il a ainsi effectué des prises de vues de supermarchés, de stations balnéaires ou d’inaugurations, et s’est parfois fixé des thèmes comme les couples qui s’ennuient ou la relation qu’entretiennent les gens avec leur voiture. Après une production de cartes postales ennuyeuses, qui ont eu du succès, il s’est rendu à Boring, aux États-Unis, où, en résonance directe avec le nom de la ville, il a prolongé sa série de choses ennuyeuses en photographiant tout, c’est-à-dire rues, maisons et magasins. Au cours de ses nombreux voyages, Martin Parr a visité beaucoup de petits studios aux décors souvent très kitsch. Il y a fait son portrait en gardant toujours la même pose, assis sans sourire, pour souligner les différentes techniques employées et faire la célébration de ces studios un peu partout dans le monde.

(Christine Rheys)

Thomas Struth

Dédaignant la photographie intime et personnelle, Thomas Struth s’intéresse à l’Histoire et plus particulièrement à la relation entre vécu personnel et histoire collective. C’est ce qui l’a amené à travailler sur le thème de la ville, qui concerne chacun de nous. Ses Portraits de famille se veulent dans la même lignée puisque “les faits historiques sont modelés par la famille”. Il a également photographié paysages et plantes.

Parmi la cinquantaine de villes photographiées par Thomas Struth (né en Allemagne en 1954), Naples et Rome jouent un rôle important, la première pour son architecture chaotique et la deuxième pour ses représentations étatiques. Les rues, où l’Histoire est lisible, sont, pour lui, des figurations de l’inconscient, et dans ses clichés, il leur réserve un espace vide de toute représentation humaine. En revanche, dans les photographies prises en Chine et au Japon, les personnages abondent, ce qui est une manière de montrer qu’en Asie, la vie publique se fait dans la rue. Pour les portraits, il s’agit évidemment de saisir un moment authentique et singulier qui exprime le rayonnement des personnes. Les prises de vues de paysages et de plantes proposent une immersion dans une dimension plus profonde de la vie et ont été l’occasion, pour le photographe, de se libérer des paramètres picturaux qu’il utilisait auparavant. Sous le titre ironique de Paradis, il a réalisé en ce sens une série sur la jungle.

(Christine Rheys)

Nobuyoshi Araki

L’artiste japonais Nobuyoshi Araki, photographe de l’éphémère, commente en voix off son désir boulimique d’enregistrer le monde dans son immédiateté. De nombreuses séries révèlent avec une intensité dramatique la confrontation du photographe avec le sexe et la mort. Elles témoignent de l’invention d’un genre, le roman (photographique) autobiographique.

Depuis son plus jeune âge, Nobuyoshi Araki photographie Tokyo, où il est né en 1945 et a grandi : “J’ai dû naître avec un appareil photo à la main !” Sur chaque photographie – moment d’une journée, lumières de la ville, milliers d’individus qui la traversent, mais aussi traces du passé et signes de son devenir – apparaît la date de la prise de vue. Un stratagème qui réconforte la mémoire de l’artiste. La série du Voyage sentimental inaugure le roman personnel. 1971 : il photographie son mariage et son voyage de noces avec une verve sentimentale qui sonne comme un manifeste contre le règne de l’objectivité de la photographie de reportage, alors à la mode. Depuis la mort de sa femme, en 1990, il analyse l’intensité dramatique de ces clichés comme un pressentiment de la mort à venir, jusqu’à cet instant, mélodramatique, de la dernière poignée de main avec sa femme inconsciente à l’hôpital. “On me dit insensible, il y a un moi qui pleurniche et un moi qui observe”.

(Annick Spay)

Hiroshi Sugimoto

Le photographe japonnais Hiroshi Sugimoto (né en 1948) commente cinq séries de clichés en noir et blanc réalisés à partir du milieu des années 1970. La lenteur de la prise de vue, explique-t-il, est celle que nécessite l’observation du temps de la préhumanité, “celui d’avant la séparation de l’homme et du monde”, comme si on était “le premier homme qui découvre le paysage”.

Au départ, chez Sugimoto, une vision idéale, proche du vide et du néant, où la présence humaine est parfois évincée. Puis vient un long travail de recherche qui concrétise l’idée initiale. Pour la série Théâtres, il imagine tout d’abord de grands rectangles blancs, images abstraites d’un monde réel où le trop-plein d’informations sature toute perception de la réalité. Pour cela, à l’intérieur de salles de cinéma, il ouvre l’obturateur de son appareil photo pendant toute la projection d’un film. Résultat : un rectangle cadré par l’architecture de la salle d’où émane un halo de lumière blanche. Pour Paysages marins, il réalise cinq cents clichés de toutes les mers du monde, sans trace humaine ; temps de pause de 12 à 24 heures, “le temps d’entrer dans la méditation et de se fondre dans le paysage”. Mais l’homme l’intéresse aussi en tant que sujet : au musée Tusseaud, à Londres, de longues pauses, un éclairage de peintures hollandaises… et les portraits idéalisés de Diana ou Arafat.

(Annick Spay)

Georges Rousse

Tour à tour terrain de jeu, atelier et sujet photographique, l’espace est au cœur de la recherche de Georges Rousse. Inventeur de dispositifs architecturaux à géométries variables, l’artiste investit des écoles ou des hôpitaux abandonnés, y organise des tableaux monumentaux dont le matériau est le lieu ; la photographie étant ensuite “la mémoire de ce lieu, et la mémoire de l’action dans ce lieu”.

Il occupe des endroits déclassés, recouvre les murs intérieurs de formes humaines, flottantes, ou s’attèle à des sculptures dessinées à la craie sur les cloisons, dont la captation photographique révèle d’autres dimensions en trompe-l’œil. Georges Rousse (né en 1947) trace sur la surface du verre-poli de son appareil les figures qu’il va peindre dans l’espace. Il adapte selon les discontinuités du lieu les tracés de son verre-poli. Longuement réfléchies, savamment élaborées, ses peintures investissent les espaces dans tous leurs reliefs, pour former miraculeusement des figures géométriques logiques sur le papier argentique. L’artiste détourne ainsi la perspective, la retourne comme un gant. Au fil de ce numéro de la collection Contacts consacré à six séries singulières, l’architecte-photographe explore les aspects de sa recherche autour du lieu, de la vision et de la lumière. Il interroge le regard sur les réalités et les illusions d’un espace, ou encore l’impossible captation de l’incandescence du soleil.

(Pierre Notte)

Sur une idée de William Klein, la collection Contacts consacre chacun de ses numéros à un photographe contemporain. Lui seul a la parole, en off, commentant chronologiquement un travail de plusieurs années, tandis que défilent à l’écran tirages photographiques, polaroïds ou planches contacts.

Martin Parr

Passionné par la photographie depuis l’âge de quatorze ans, Martin Parr a fait ses débuts en noir et blanc. Attiré par les églises anglaises non conformistes qui disparaissaient, il en fit un de ses premiers sujets, ce qui était aussi une façon d’observer certaines traditions. En 1982, le photographe est passé à la couleur. Actuellement, il tient à montrer l’ambiguïté et l’embarras qui règnent en Angleterre, pays auquel il est attaché.

Pour Martin Parr (né en 1952), il est tout aussi important d’observer les problèmes de la vie occidentale que ceux du tiers-monde, ces derniers étant bien plus souvent représentés. Il a ainsi effectué des prises de vues de supermarchés, de stations balnéaires ou d’inaugurations, et s’est parfois fixé des thèmes comme les couples qui s’ennuient ou la relation qu’entretiennent les gens avec leur voiture. Après une production de cartes postales ennuyeuses, qui ont eu du succès, il s’est rendu à Boring, aux États-Unis, où, en résonance directe avec le nom de la ville, il a prolongé sa série de choses ennuyeuses en photographiant tout, c’est-à-dire rues, maisons et magasins. Au cours de ses nombreux voyages, Martin Parr a visité beaucoup de petits studios aux décors souvent très kitsch. Il y a fait son portrait en gardant toujours la même pose, assis sans sourire, pour souligner les différentes techniques employées et faire la célébration de ces studios un peu partout dans le monde.

(Christine Rheys)

 

Thomas Struth

Dédaignant la photographie intime et personnelle, Thomas Struth s’intéresse à l’Histoire et plus particulièrement à la relation entre vécu personnel et histoire collective. C’est ce qui l’a amené à travailler sur le thème de la ville, qui concerne chacun de nous. Ses Portraits de famille se veulent dans la même lignée puisque « les faits historiques sont modelés par la famille ». Il a également photographié paysages et plantes.

Parmi la cinquantaine de villes photographiées par Thomas Struth (né en Allemagne en 1954), Naples et Rome jouent un rôle important, la première pour son architecture chaotique et la deuxième pour ses représentations étatiques. Les rues, où l’Histoire est lisible, sont, pour lui, des figurations de l’inconscient, et dans ses clichés, il leur réserve un espace vide de toute représentation humaine. En revanche, dans les photographies prises en Chine et au Japon, les personnages abondent, ce qui est une manière de montrer qu’en Asie, la vie publique se fait dans la rue. Pour les portraits, il s’agit évidemment de saisir un moment authentique et singulier qui exprime le rayonnement des personnes. Les prises de vues de paysages et de plantes proposent une immersion dans une dimension plus profonde de la vie et ont été l’occasion, pour le photographe, de se libérer des paramètres picturaux qu’il utilisait auparavant. Sous le titre ironique de Paradis, il a réalisé en ce sens une série sur la jungle.

(Christine Rheys)

 

Nobuyoshi Araki

L’artiste japonais Nobuyoshi Araki, photographe de l’éphémère, commente en voix off son désir boulimique d’enregistrer le monde dans son immédiateté. De nombreuses séries révèlent avec une intensité dramatique la confrontation du photographe avec le sexe et la mort. Elles témoignent de l’invention d’un genre, le roman (photographique) autobiographique.

Depuis son plus jeune âge, Nobuyoshi Araki photographie Tokyo, où il est né en 1945 et a grandi : « J’ai dû naître avec un appareil photo à la main ! » Sur chaque photographie – moment d’une journée, lumières de la ville, milliers d’individus qui la traversent, mais aussi traces du passé et signes de son devenir – apparaît la date de la prise de vue. Un stratagème qui réconforte la mémoire de l’artiste. La série du Voyage sentimental inaugure le roman personnel. 1971 : il photographie son mariage et son voyage de noces avec une verve sentimentale qui sonne comme un manifeste contre le règne de l’objectivité de la photographie de reportage, alors à la mode. Depuis la mort de sa femme, en 1990, il analyse l’intensité dramatique de ces clichés comme un pressentiment de la mort à venir, jusqu’à cet instant, mélodramatique, de la dernière poignée de main avec sa femme inconsciente à l’hôpital. « On me dit insensible, il y a un moi qui pleurniche et un moi qui observe ».

(Annick Spay)

 

Hiroshi Sugimoto

Le photographe japonnais Hiroshi Sugimoto (né en 1948) commente cinq séries de clichés en noir et blanc réalisés à partir du milieu des années 1970. La lenteur de la prise de vue, explique-t-il, est celle que nécessite l’observation du temps de la préhumanité, « celui d’avant la séparation de l’homme et du monde », comme si on était « le premier homme qui découvre le paysage ».

Au départ, chez Sugimoto, une vision idéale, proche du vide et du néant, où la présence humaine est parfois évincée. Puis vient un long travail de recherche qui concrétise l’idée initiale. Pour la série Théâtres, il imagine tout d’abord de grands rectangles blancs, images abstraites d’un monde réel où le trop-plein d’informations sature toute perception de la réalité. Pour cela, à l’intérieur de salles de cinéma, il ouvre l’obturateur de son appareil photo pendant toute la projection d’un film. Résultat : un rectangle cadré par l’architecture de la salle d’où émane un halo de lumière blanche. Pour Paysages marins, il réalise cinq cents clichés de toutes les mers du monde, sans trace humaine ; temps de pause de 12 à 24 heures, « le temps d’entrer dans la méditation et de se fondre dans le paysage ». Mais l’homme l’intéresse aussi en tant que sujet : au musée Tusseaud, à Londres, de longues pauses, un éclairage de peintures hollandaises… et les portraits idéalisés de Diana ou Arafat.

(Annick Spay)

 

Georges Rousse

Tour à tour terrain de jeu, atelier et sujet photographique, l’espace est au cœur de la recherche de Georges Rousse. Inventeur de dispositifs architecturaux à géométries variables, l’artiste investit des écoles ou des hôpitaux abandonnés, y organise des tableaux monumentaux dont le matériau est le lieu ; la photographie étant ensuite « la mémoire de ce lieu, et la mémoire de l’action dans ce lieu ».

Il occupe des endroits déclassés, recouvre les murs intérieurs de formes humaines, flottantes, ou s’attèle à des sculptures dessinées à la craie sur les cloisons, dont la captation photographique révèle d’autres dimensions en trompe-l’œil. Georges Rousse (né en 1947) trace sur la surface du verre-poli de son appareil les figures qu’il va peindre dans l’espace. Il adapte selon les discontinuités du lieu les tracés de son verre-poli. Longuement réfléchies, savamment élaborées, ses peintures investissent les espaces dans tous leurs reliefs, pour former miraculeusement des figures géométriques logiques sur le papier argentique. L’artiste détourne ainsi la perspective, la retourne comme un gant. Au fil de ce numéro de la collection Contacts consacré à six séries singulières, l’architecte-photographe explore les aspects de sa recherche autour du lieu, de la vision et de la lumière. Il interroge le regard sur les réalités et les illusions d’un espace, ou encore l’impossible captation de l’incandescence du soleil.

(Pierre Notte)

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