De Cesare Pavese, on ne peut parler qu’à voix basse. En n’oubliant jamais les derniers mots qu’il a tracés sur la page de garde des « Dialogues avec Leuco », la nuit de son suicide : « Je pardonne à tout le monde et je demande pardon à tout le monde. Ca va ? Pas trop de bavardages… » La rencontre avec les livres de Pavese ne peut être qu’intime. Si la petite musique de Pavese nous touche, c’est que l’expérience douloureuse de la vie qui a été la sienne nous touche à travers elle. Il fait partie de ces écrivains qui exigent de leurs lecteurs une proximité solitaire et attentive. Ce film a été tourné dans cette intimité à Pavese. En essayant de parler à voix basse de cet homme, de ses paysages, de sa vie, de ses angoisses. Juste comme on parle à un inconnu, la nuit, dans un train, de quelqu’un qui a beaucoup compté dans notre vie. Et qui a payé cher, en souffrance, de pouvoir nous aider à vivre.