Vendanger fatigue – Mémoire d’une femme qui n’avait pas d’histoire
Quentin Bernard | 2022 | 40’ | La Polka
En présence du réalisateur.
Cette projection s’inscrit dans le cadre d’une soirée thématique : « Mémoire de femmes vigneronnes ». Après la projection du film et le débat avec l’équipe, vous serez conviés à une dégustation de vins par « Les diVINes d’Alsace ».
La soirée se terminera sur un concert de Gelatine Turner, une poésie pop-électro habillée de lumières projetées en direct.
Cette soirée organisée par la Communauté de communes de Ribeauvillé. Avec le soutien de l’Olca, de Focus Film Grand Est et du Lieu documentaire.
À propos du film
Lina est enterrée au cimetière de Riquewihr. À la cérémonie funéraire, le pasteur a parlé d’une femme passionnée par son jardin, dévouée pour son mari, ses enfants et ses petits-enfants. Et c’est tout.
Quelque temps avant sa mort, j’ai réussi à la convaincre de filmer un entretien avec elle loin de sa maison, mais son mari nous a suivi. Lina n’était pas tranquille et a arrêté de parler.
Dans Vendanger fatigue – Mémoire d’une femme qui n’avait pas d’histoire, deux personnages puisent dans le réel et redessinent ce dialogue inachevé. C’est un film sur le silence, sur une parole qui a toujours été empêchée d’affleurer.
Quentin Bernard est né et a grandi en Alsace, puis a entrepris des études de cinéma en région parisienne. Diplômé d’un Master « Réalisation et Création » à l’Université Paris VIII, il a réalisé en 2014 le documentaire intitulé Enquête familiale en pays limitrophe. Il habite depuis cinq ans en Centre Bretagne.
Vendanger Fatigue – Mémoire d’une femme qui n’avait pas d’histoire est son deuxième film en tant qu’auteur – réalisateur.
Propos de Quentin Bernard autour du film
« Lina, la mère de mon père, est enterrée au cimetière de Riquewihr. À la cérémonie funéraire, le pasteur avait parlé d’une femme passionnée par son jardin, dévouée pour son mari, ses enfants et ses petits-enfants. Et c’était tout.
Avant sa mort, j’avais tenté plusieurs fois de la filmer.
Elle disait que ce n’était pas elle qu’il fallait que je filme, mais mon grand-père. Il était « celui qui parlait ». Et puis elle ajoutait, toujours, qu’elle n’avait pas d’histoire.
Mais un jour, elle a accepté que je filme un entretien avec elle. On est allé loin de la maison, sur sa parcelle de vigne.
Lina n’était pas tranquille, et très vite, elle a arrêté de parler. Cet entretien est resté inachevé.
Vendanger Fatigue – Mémoire d’une femme qui n’avait pas d’histoire, est une réinvention de ce dialogue. C’est un film sur le silence, sur une parole qui a toujours été empêchée d’affleurer.
L’usage du dialecte a représenté pour moi un choix déterminant, en même temps qu’une gageure, car – bien que ce soit la langue maternelle de mes parents – je ne sais pas le parler. Ce parti pris m’a permis de retrouver le phrasé, la locution et la sonorité de la voix de Lina, mais également d’avoir une proximité bien plus grande avec ce qu’elle m’a raconté de sa vie dans le dialogue original. »