Journal intime de Abdoulaye Faye, jeune homme venu tout droit de Dakar, pour disputer à Paris son premier grand combat de boxe.
Ce long métrage est l’un des premiers de François Reichenbach après que le jeune réalisateur qu’il était alors ait tourné nombre de courts métrages aux États-Unis. Il a trouvé là-bas avec les nouvelles caméras portables à l’épaule, le matériel qui induit son style : un cinéma direct, qu’il importe ici en France.
Et c’est ce regard d’exilé qu’il a eu pour les États-Unis qu’il retrouve ici, dans les yeux de ce jeune Sénégalais qui débarque à Paris. Il se fait donc le confident des états d’âme du jeune boxeur, tente d’en faire le film et réussit une peinture impressionniste du Paris des années soixante.
Parmi les récompenses : Prix Louis-Delluc en 1961 et Léopard d’or au festival de Locarno en 1962.
François Reichenbach est un cinéaste français né en 1921 et décédé en 1993.
François Reichenbach vit sa passion de l’image en filmant inlassablement ce qu’il observe au gré de son inspiration et de ses vagabondages. Il réalise un court métrage, Les Marines (1957), sur une unité d’élite américaine, qui impose un style nouveau par l’impression de vérité, le culot et l’originalité du regard. L’acuité critique de son premier long métrage, L’Amérique insolite (1958), fait sensation.
Une filmographie très personnelle commence, amalgame de reportages artistiques proches du journalisme et de portraits de figures les plus diverses comme Brigitte Bardot, El Cordobes, Herbert von Karajan, Johnny Hallyday, ou Arthur Rubinstein.
La méthode de ce dilettante parfois critiqué pour sa complaisance ou sa recherche excessive du scoop ne reflète aucun système esthétique ou moral. Elle ne fait que suivre un tempérament artistique, un flair et un goût pour la poésie de l’insolite. Un coeur gros comme ça (1961), portrait d’un jeune boxeur sénégalais à Paris qui s’approprie le fil du récit, témoigne de sa manière imprévisible. En 1979, Reichenbach signe Houston, Texas, reportage « à chaud » sur les lieux d’un meurtre et portrait du coupable, condamné à mort.
Source : fiche de François Reichenbach sur Ciné-Ressources & Tënk
Le poète l’emporte alors sur l’observateur. Et c’est ici qu’apparaît le fossé qui sépare Reichenbach des tenants du » cinéma-vérité « . Un Rouch, un Ruspoli, un Drew, un Leacock cherchent à » coller » le plus possible à la vérité nue, et c’est cette quête intransigeante qui fait l’intérêt de leurs ouvrages. Pour Reichenbach, au contraire, la réalité (une réalité déjà passée au crible de sa sensibilité) n’est jamais qu’une matière première, dont il entend tirer une œuvre personnelle.