"Petits échanges, grande destinée"
Pierre Villemin | 2022 | France | 41' | Autoproduction
Comment un jeune chien devient le réceptacle d’une réflexion sur le monde actuel et incite son maître à se révéler…
Pierre Villemin, professeur d’enseignement artistique à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine à Metz, nous propose à la fois un objet filmique non identifié et une lettre d’amour à son chien Soko. En japonais, « Soko » signifie « Là ». Donc, quand Pierre appelle son chien, il lui dit « Là ! Ici ! ». C’est un peu ça la magie de ces petits échanges entre ce chien et son compagnon humain : on parle de ce qui se passe ici et là et c’est peut-être au travers du regard espiègle d’un petit animal qu’on parle le mieux de l’homme avec un grand H et de ses questionnements.
Note d’intention du réalisateur :
Avec ce film, je tente de tisser des liens avec mon animal de compagnie, en le filmant au quotidien, en épiant ses faits et gestes. Je le regarde et me questionne sur sa façon de percevoir le monde. Le chien devient ainsi une sorte de médium qui met en action une pensée. Je me documente sur l’éthologie et relie des écrits de philosophes pour constituer ma réflexion sur le vivant. (Donna Haraway, Vinciane Despret, Konrad Lorenz, Pablo Servigne…) Ces textes rassemblés constituent ma voix off, augmentée de quelques propos personnels. J’expérimente aussi des phases de dialogues avec mon chien. J’improvise avec lui, je le questionne, pour le faire réagir. Ses attitudes sont d’une grande expressivité, il réagit à mes mots, et me regarde dans les yeux.
« Il n’y a que deux espèces qui sont capables de se donner entièrement à la camaraderie avec les yeux : l’homme et le chien » Jean Michel Wyl.
Plus largement, ce film devient le reflet de mes préoccupations à l’aune d’une mutation de notre société. Mon chien Soko, devrait vivre une quinzaine d’années, j’ai 60 ans, que serai je devenu à 75 ans dans ce monde fini où l’on nous a fait croire à une croissance infinie ?
"Où sont passé·e·s les futur·e·s artistes ?"
Mécistée Rhea | 2023 | France | 47' | Autoproduction
Que se passe-t-il à la sortie d’une école d’art ? Qu’est-ce que la “création émergente”, vraiment ? À quoi vous raccrochez-vous quand vous décidez d’être artiste aujourd’hui ? À travers une galerie de portraits d’anciens élèves d’écoles d’art, le film esquisse une réponse.
5 profils très différents s’expriment de manière informelle sur la réalité de leur vie maintenant qu’il faut évoluer hors du cocon de l’école.
Si vous avez étudié dans une école d’art ou une école de cinéma, que vous ayez réussi vos études ou non, vous vous êtes probablement demandé à la fin de votre aventure universitaire, lâché.e dans la nature : « Qu’est-ce que je fais, maintenant ? Je reste ici ou je vais voir ailleurs pour exercer ma passion ? Suis-je fait.e pour vivre de ma passion ? Qu’est-ce que je dois faire pour en vivre ? » Des points d’interrogation qui peuvent vous donner l’impression de revenir à zéro. Le film de Mécistée Rhea n’a pas la prétention d’apporter des réponses à ces questions, mais il met le doigt sur des éléments qui manquent à l’université et sur les questionnements inévitables des étudiant.es ou ex-étudiant.es. Un document important qui se déroule sur ce fameux fil d’équilibriste entre la fin des études et le début de la professionnalisation.
Mécistée Rhea est un·e artiste non-binaire franco-espagnol·e actuellement basé·e sur Strasbourg.
Enfant hybride sur chaque terrain qu’iel habite, Mécistée crée des pièces qui découlent de sa fascination pour les espaces liminaux. Iel propose d’explorer collectivement le “entre” et de poser des liens entre deux temps, entre deux intimes, entre deux états, entre deux lieux, entre deux mémoires.
Ses œuvres sont peuplées de plantes, de transparences, de corps nus, de zones d’ombre, d’humains créatures et de règles à suivre.
Photographie : Kika SacréSource : Site de Mécistée Rhea
