Ils sont habitants de la cité de La Grande-Borne à Grigny dans l’Essonne, filles et fils de migrants et élèves de 4e au collège Jean-Vilar. Les vingt-trois adolescents ont travaillé sur le projet initié par Sébastien Ledoux, leur professeur d’histoire-géographie : solliciter et recueillir les témoignages de leurs parents sur leurs origines, les pourquoi-comment des chemins de l’exil et leur vécu en France.
Haïti, Gabon, Madagascar, Laos, Maroc, Congo, Sénégal, Inde, Turquie… Filmés et interrogés par leurs enfants, les parents évoquent le pays d’origine et les raisons du départ. Quand la conversation s’essouffle, un camarade prend le relais. Urlène filme Beya, questionnant son oncle venu de Tunisie ; Fanta, la Sénégalaise, fait le récit à la jeune Vishnu de son mariage forcé et des violences conjugales ; Georgia transmet l’histoire de Mithra et raconte “les trésors” de l’Inde, en se baladant gaiement dans La Grande-Borne. “Qu’est-ce que tu imaginais de la France ?”, perdues par l’effet du racisme ordinaire. Des concordances encore sur l’arrivée : de centres d’accueil en logement exigus, l’installation et le mieux-vivre, peu à peu. Des témoignages dignes, avisés, paisibles, sur l’endurance à l’adversité, le courage de tout quitter, l’espoir que les enfants disposeront, eux, de toutes les chances.
