Le film sera présenté en VOST
Dónal Foreman a rarement vu son père, le documentariste américain d’origine irlandaise Arthur MacCaig, mort en 2008. Plongeant dans ses archives, il apprend à connaître ce Parisien d’adoption à travers ces images parfois inédites sur le sujet qui l’a occupé toute sa vie : le conflit nord-irlandais.
LE POINT DE VUE D’IMAGES EN BIBLIOTHÈQUES
Le film de Dónal Foreman fait des allers-retours entre les années 1980-90 et 2016, et son montage travaille habilement sur deux dimensions, entre archives de guerre et archives familiales. Il alterne les images du conflit, de son père, de la famille, donne à entendre des lettres. Une tradition de graffs s’est installée sur les murs irlandais, les slogans de 1987 laissant maintenant place à des messages de paix. Ils sont une façon de garder la mémoire vivante, de ne pas oublier que la paix est récente, que le conflit a emporté 3500 personnes, fait 40000 blessés. Les images d’un pays en guerre sont nécessairement violentes mais Donal Foreman parvient à y glisser une recherche sensible de la figure du père. Père qu’il avait revu après 11 ans d’absence en 2008 à Paris, quelques mois avant sa mort.
(Stéphane Miette, Médiathèque départementale de Seine et Marne, Le Mée-sur-Seine)

Interview de Dónal Foreman, en VO sans sous-titres.
Dónal Foreman (né à Dublin en 1985) est un cinéaste irlandais vivant entre New York et Dublin. Il réalise des films depuis l’âge de 11 ans. Il a écrit, réalisé, monté et coproduit trois longs-métrages et des dizaines de courts-métrages que la Criterion Collection décrit comme « des explorations en quête, changeantes, du lieu, de la mémoire culturelle et de l’identité nationale ».
The Irish Times l’a qualifié de « l‘un des talents cinématographiques les plus imaginatifs d’Irlande« , et ses films ont été salués dans des médias comme The New York Times, The Hollywood Reporter, Sight & Sound, The Guardian, Film Comment et Filmmaker Magazine, ainsi que dans des livres incluant Irish Cinema in the 21st Century, A Companion to British and Irish Cinema, Historical Dictionary of Irish Cinema et Lucid Dreaming: Conversations with 29 Filmmakers. Des rétrospectives de son travail ont été présentées par l’Irish Film Institute, le Centre culturel irlandais à Londres et la Criterion Collection.
À l’âge de 17 ans, il a remporté le titre de Jeune Cinéaste de l’année en Irlande. Il a été nominé deux fois pour les Irish Film & TV Academy Awards : pour le Rising Star Award en 2014 et pour le meilleur documentaire en 2020. Il a également reçu le Discovery Award du Dublin Film Critics Circle en 2014.
Son dernier long-métrage, « The Cry of Granuaile », a remporté des prix pour la meilleure bande-son et la meilleure performance au BAFICI de Buenos Aires, ainsi que le prix du meilleur long-métrage narratif au Montana International Film Festival.
Son précédent long-métrage, « The Image You Missed », a été présenté en première à Rotterdam et a été projeté dans plus de 40 festivals à travers 20 pays, dont Édimbourg, CPH:DOX et la Viennale, remportant neuf prix, dont le Grand Prix du jury au BAFICI, et ayant bénéficié de sorties en salles en Irlande, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Grèce et au Mexique. The Irish Times l’a récemment déclaré l’un des 50 meilleurs films irlandais jamais réalisés.
En tant que programmateur de films, il a été le curateur invité de cycles de films pour l’Irish Film Institute, la Cinémathèque française, le Spectacle Theater et le Metrograph. En tant qu’enseignant, il a travaillé avec des élèves des écoles publiques de New York pour le Tribeca Film Institute, l’Education Video Center et d’autres organisations. Il est actuellement professeur de cinéma à la Feirstein Graduate School of Cinema du Brooklyn College et à The New School, et a donné des conférences invitées dans des institutions telles que le MIT, NYU Tisch, Columbia, Rutgers, Concorde, Birkbeck et le Trinity College de Dublin.
En tant que monteur, Dónal a collaboré avec des artistes et des sociétés telles qu’Allison Janae Hamilton, Jiabao Li et l’Irish Modern Dance Theater. En tant que critique de cinéma, il a écrit dans Cahiers du Cinema, The Brooklyn Rail, Filmmaker Magazine, Paste Magazine et Film Ireland. Il est également membre du Brooklyn Filmmakers Collective et diplômé de l’Irish National Film School et du Berlinale Talent Campus.
Dónal est le fils du défunt réalisateur de documentaires américain, Arthur MacCaig (alias Arthur McCaig), et détient les droits de la plupart de la filmographie de MacCaig.
COMPLÉMENTS D’INFORMATIONS RÉDIGÉS PAR DES ÉTUDIANT·ES EN 3ÈME ANNÉE DE LICENCE CINÉMA ET AUDIOVISUEL
À L’UNIVERSITÉ DE STRASBOURG | ILS ONT CHOISIS LES FILMS, PROGRAMMÉS LE CYCLE « TRACES DE GUERRES » (MARS-AVRIL 2025) ET ANIMENT LES PROJECTIONS.
EN PARTENARIAT AVEC LE LIEU DOCUMENTAIRE.
Texte court de présentation du film :
Dónal Foreman n’a que très peu connu son père avant sa mort. Dix ans après le décès de ce dernier, il réalise « The Image You Missed ». Réutilisant les archives que son père a laissées, il nous emmène, par ce film documentaire poignant, dans un questionnement sur notre propre existence en nous confrontant à la mort du père, la mort des idées politiques ainsi de leurs transmissions.
Lire aussi l’article de Carlos Solano sur le site de « 24 images » :
« La réalité ne nous est pas donnée : il faut la saisir ». Le programme est clair : pour un film comme « The Image You Missed » de Donal Foreman, une image ne se donne jamais l’apparence de l’évidence ou du naturel. Soit parce qu’elle est mensongère, auquel cas il importe de l’invalider par un contrechamp ; soit parce qu’elle n’est pas suffisamment claire, lisible ou recevable.
Le film réclame alors un travail d’enquête. C’est d’ailleurs par une trouvaille que le film commence : Foreman découvre les films de son père, le documentariste militant Arthur McCaig, ayant retracé l’évolution du conflit irlandais sur près de trente ans. Il progresse, ensuite, mû par le doute : à peine connues, ces images semblent dévoiler des aspects ignorés de son père et, de manière beaucoup plus importante, appeler à la suite du combat politique. Dès lors, que faire ?
Si les images de Foreman se construisent dans l’incertitude, c’est peut-être parce que l’indéfini est précisément ce qui justifie le projet. Pour Foreman, il n’existe aucune différence entre le conflit irlandais et son père. Les deux représentent deux formes d’héritage à prendre en charge, à interroger (mais comment poser la bonne question ?) ou, dans le meilleur des cas (et c’est le cas) à transmettre à son tour au monde.
À propos de la transmission, « The Image You Missed » dit deux choses très importantes : qu’un film devrait commencer là où les autres finissent ; que dans une révolution, on se bat toujours au nom de ceux qui l’ont faite avant nous. Pour autant, il n’est pas nécessairement question de deuil, bien que certaines images, abîmées car mal préservées ou, inversement, peut-être trop regardées, puissent inviter à le croire. La mélancolie, ici, ne décrit pas un état contemplatif mais précise un passage à l’acte. Lire la suite
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