La caméra d’Elsa Cayo enveloppe les murs de brique du musée Hans Lange de Krefeld, puis explore le parc de Middleheim à Anvers avant d’accompagner le trajet d’un cycliste dans un atelier de Bruxelles. Parfois elle s’immobilise et cadre les sculptures de Didier Vermeiren, cherchant à révéler les relations spatiales qu’elles nouent avec leur environnement. Depuis le début des années 70, Didier Vermeiren réalise des socles sans les sculptures qui les coiffent, mettant ainsi en valeur ce qui habituellement n’est pas regardé. Parfois, des répliques de ces socles les surplombent comme pour se jouer de la présentation traditionnelle de la sculpture ; les socles peuvent aussi être montés sur des roues et intégrer des tiges métalliques qui les transforment en cages. Vermeiren met lui-même en scène ses expositions, tissant de multiples relations entre les œuvres et le lieu qu’elles occupent. Pour en rendre compte, il réalise des photographies : l’angle de vision ainsi privilégié oriente notre regard sur son œuvre. (Annick Spay)