Penmarc’h en Bretagne, Paris, Baltimore et Brazzaville. Quatre lieux, quatre salons de coiffure où le réalisateur Thomas Mauceri s’est installé pour interroger coiffeurs et clients sur un même sujet : comment coiffer les cheveux crépus ? De ce sujet d’apparence anodine, « Mouton noir » décline une réflexion sur l’acceptation de la différence dans les sociétés occidentales et sur la toute puissance des standards culturels édictés par celles-ci.
Tout en se faisant coiffer dans chacun des salons qu’il visite, le réalisateur découvre qu’en France, jusqu’à une période récente, aucune technique capillaire n’existait pour les cheveux crépus : la population noire devait se contenter des méthodes adaptées aux cheveux raides. Signe parmi d’autres d’une culture occidentale fermée sur elle-même, contraignant bien souvent les Noirs à défriser leurs cheveux quitte à user de produits chimiques agressifs. Deux parisiens racontent même avoir choisi un temps de fuir ce climat « étouffant » pour des contrées davantage ouvertes sur l’altérité, comme les états-unis. Dans le salon « Dreadz n’Headz » à Baltimore où le film nous transporte alors, nous découvrons que la coiffure peut prendre une véritable dimension politique et les « dreadlocks » marquer une importante étape dans un « parcours initiatique » vers sa culture originelle. Et pourtant l’Afrique, où Mauceri achève ses tribulations capillaires, s’avèrera ne pas être le paradis perdu…