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Iran : une révolution cinématographique

  • Nader T.Homayoun
2006
98

Synopsis

Tout au long du XXe siècle, les cinéastes iraniens n’ont cessé de se battre contre le pouvoir monarchique puis islamique, afin de réaliser leurs films. De cette confrontation est née une cinématographie originale qui s’exporte aujourd’hui dans le monde entier. En quinze ans, le cinéma iranien a réalisé un incroyable doublé : conquérir tous les grands festivals internationaux et offrir de l’Iran une image différente, dépouillée de ses seuls attributs fanatiques et religieux. Comment expliquer un tel paradoxe ? Comment ce cinéma a-t-il pu se développer aussi rapidement et avec autant de succès malgré les contraintes politiques et économiques (la révolution, la guerre avec l’Irak, l’embargo américain) ? Quels sont ses fondements, ses traits caractéristiques ? Quel rôle politique a-t-il joué en Iran ? Quel éclairage nous donne-t-il sur la société iranienne ? “Iran : une révolution cinématographique” répond à ces questions en s’appuyant sur des entretiens inédits avec tous ceux qui ont participé à l’explosion du cinéma iranien (réalisateurs, responsables politiques, critiques de cinéma). Il est illustré par de nombreux extraits de films (des plus récents aux grands classiques, en passant par d’autres, moins connus voire inédits). Ce film revient sur les destins exceptionnels d’hommes et de femmes passionnés d’images. À travers les rapports entre création et censure, artistes et pouvoir, c’est véritablement l’évolution de la société iranienne depuis 1925 qui nous est racontée.

Mots clés

Nader T. Homayoun convoque les grands témoins du siècle du cinéma iranien, cinéastes, critiques et responsables institutionnels, dont les discours s’intègrent dans un appareil critique imposant : images d’archives et extraits de films découvrent une large perspective sur les bouleversements socio-politiques du pays, de la monarchie du Shah à la République islamique, sans oublier le conflit contre l’Irak.

En 1933, Hadji Agha, acteur de cinéma, premier long métrage iranien, fait l’apologie d’un médium considéré avec méfiance par les musulmans les plus fervents. En 1979, les salles de projection figurent parmi les premières cibles du peuple révolté. D’un bout à l’autre du siècle, la position du cinéma n’a donc jamais été acquise face à une doxa religieuse iconoclaste. Pour Mohsen Makhmalbaf, c’est précisément l’absence culturelle d’images, au profit du poème, qui a permis au cinéma iranien de définir sa spécificité : son rythme, ses espaces et ses silences, dont Kiarostami est aujourd’hui le héraut reconnu. D’autres cinéastes offrent une vision plus nuancée : Massud Kimiaï, Dariush Mehrjuï, Fereydoun Goleh, Amir Naderi ou Farrokh Ghaffary montrent que les œuvres les plus décisives, du Sud de la ville (1958) à Un Simple Événement (1973), sont plutôt nées de la résistance qu’ils ont opposée aux censures et propagandes du système monarchique, puis de la République islamique.

(Mathieu Capel)

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