Quelle heureuse initiative que d’associer des étudiants de l’Ecole des arts décoratifs et du Conservatoire de Strasbourg !
Échapper aux murs, à la compacité de la matière, quelle gageure, s’agissant d’un édifice. Comment ne pas buter sur la consistance de la matière, comment ne pas étouffer ? Notre tâche d’architecte n’est-elle pas de donner à respirer pour que nous atteignons tous ce vif de l’architecture qu’est l’espace. Dans un beau travail conjoint, musiciens et vidéastes y parviennent dans la scansion des pas et des sons, dans le rythme des respirations,au bord du bord des lèvres. Et l’on sent que ce dont il s’agit dans l’habitation c’est d’espace, ce grâce à quoi nous sommes au monde… Respirons. D’amples mouvements des corps, un seuol, des traces infimes sur un mur, une bouche. Prendre l’air ; l’espace arrive jusqu’à notre visage et l’on atteint l’invisible qui accompagne le visible. Il faut à l’architecture du souffle. Et ici, images et musique sont près du silence, au plus près du rien. Puisse le Conservatoire atteindre à la mutité et offrir à tous l’hospitalité.