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André S. Labarthe, de la tête aux pieds

  • Isabelle Rèbre
2002
45

Synopsis

Au terme de “portraitiste” qu’il dit trop étroit pour lui, André S. Labarthe (1931-2018) préfèrerait celui de “voyageur”. Celui qui, en 1960, est parti à Hollywood filmer Hitchcock, Ford, Sternberg, Cassavetes et Berkeley, qui créa la série Cinéastes de notre temps (devenue Cinéma, de notre temps) pour faire de “l’art sur l’art”, s’est laissé approcher par Isabelle Rèbre au moment du tournage d’un film sur Artaud : filtrent ainsi quelques uns des secrets qui fondent la méthode Labarthe.

Le réseau de cinéastes, de danseurs, peintres et écrivains que Labarthe dessine à travers ses films, depuis qu’il fit notamment se rencontrer Godard et Lang au cours d’un entretien dont on voit ici un extrait, ce réseau n’est-il pas finalement, en filigrane, l’autoportrait même de Labarthe ? Lui-même avoue que l’ensemble de ses films serait une “suite d’explorations où le je s’ouvre pour laisser l’autre prendre place”, confortant ainsi l’idée d’un commerce souterrain et intime avec ses sujets, qui fait la matière même de ses films et l’unité de son œuvre. Ambitieux exercice dès lors que celui auquel se livre Isabelle Rèbre : comment rendre hommage, par un portrait, à qui est justement passé maître en ce domaine ? Peut-être en le filmant dans son travail, au cours de séances de tournage et de montage, à l’approche d’un Artaud intimidant, pour n’être jamais né en ce monde, selon Labarthe. Une mise en abyme stimulante, esquisse d’une réflexion sur la nature même du documentaire de cinéma.

(Mathieu Capel)

Mots clés

  • André S.
  • Labarthe

Au terme de “portraitiste” qu’il dit trop étroit pour lui, André S. Labarthe (1931-2018) préfèrerait celui de “voyageur”. Celui qui, en 1960, est parti à Hollywood filmer Hitchcock, Ford, Sternberg, Cassavetes et Berkeley, qui créa la série Cinéastes de notre temps (devenue Cinéma, de notre temps) pour faire de “l’art sur l’art”, s’est laissé approcher par Isabelle Rèbre au moment du tournage d’un film sur Artaud : filtrent ainsi quelques uns des secrets qui fondent la méthode Labarthe.

Le réseau de cinéastes, de danseurs, peintres et écrivains que Labarthe dessine à travers ses films, depuis qu’il fit notamment se rencontrer Godard et Lang au cours d’un entretien dont on voit ici un extrait, ce réseau n’est-il pas finalement, en filigrane, l’autoportrait même de Labarthe ? Lui-même avoue que l’ensemble de ses films serait une “suite d’explorations où le je s’ouvre pour laisser l’autre prendre place”, confortant ainsi l’idée d’un commerce souterrain et intime avec ses sujets, qui fait la matière même de ses films et l’unité de son œuvre. Ambitieux exercice dès lors que celui auquel se livre Isabelle Rèbre : comment rendre hommage, par un portrait, à qui est justement passé maître en ce domaine ? Peut-être en le filmant dans son travail, au cours de séances de tournage et de montage, à l’approche d’un Artaud intimidant, pour n’être jamais né en ce monde, selon Labarthe. Une mise en abyme stimulante, esquisse d’une réflexion sur la nature même du documentaire de cinéma.

(Mathieu Capel)

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