Ce film se fixe comme objectif d’observer et d’écouter cette immense clameur, ce long murmure qui émane des stades algériens. Le lieu où l’on observe le mieux la foule est… le stade. Les jeunes, toutes classes confondues, dont un grand nombre provient de milieux modestes et est au chômage, s’y rendent régulièrement. Qu’est-ce qui se clame dans les stades ? Dans la tragédie que vit l’Algérie, quelle forme prend cette communication ? Le stade n’est-il pas ainsi le lieu où s’exprime cette “autre Algérie” ? Une fois cette parole cernée et extraite, le film tente d’explorer les raisons qui conduisent les jeunes à envahir les stades. Depuis une année, au plus fort des difficultés qu’à connue l’Algérie, jamais les stades n’ont été désertés. Les stades sont-ils devenus “le lieu et l’enjeu de luttes” qui tentent de préserver “l’image de soi” à travers les rivalités entre équipes ? Est-ce ainsi qu’ils combattent le néant ? Tout le film se passe en extérieur, là où la parole collective est libre et échappe à tout contrôle. Le film inclut quelques interviews de supporters “entre chien et loup”, avant Ia tombée de la nuit et celle du silence.