On a volé ma VF

  • Lucas Stoll
2019
110min
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Synopsis

Disponible en consultation gratuite sur place

Plongez dans le monde du doublage !

Un voyage à travers la pop culture, le pouvoir de la voix, l’intelligence artificielle…

Mots clés : 
  • Cinéma

Plongez dans le monde du doublage ! Un voyage à travers la pop culture, le pouvoir de la voix, l’intelligence artificielle…

Ce documentaire explore avec finesse l’univers du doublage, entre histoire, technique et enjeux contemporains. Il s’ouvre sur une dimension intime : celle des voix qui marquent l’enfance, devenant des repères émotionnels et culturels.Il revient sur un moment clé : la grève de 1994, véritable séisme pour la profession, aux conséquences durables.

Affiche on a vole ma VF - Lucas Stoll - le lieu documentaire

LUCAS STOLL
Extrait d’un entretien avec Kevin Robic, webzine « Fais pas genre ! »

« Je m’intéresse depuis tout petit aux films et à la pop culture, et j’ai d’ailleurs voulu que le film en soit un hommage. Ce sont des voix qui sont hyper ancrées en moi. À tel point que, par exemple, la première fois que j’ai eu Maïk Darah ou Patrick Poivey au téléphone, ça m’a tout de suite renvoyé à l’enfance, inconsciemment. Un côté madeleine de Proust » incroyable !

Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu évoquer ton parcours et d’où vient ta passion pour le cinéma ?

J’ai mis un pied dans l’image quand j’ai fait mon premier court-métrage à douze ans qui était un remake de « King Kong » (Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack, 1933) avec mes Playmobil. Ça s’appelait « Playmo-Kong » et ça durait un quart d’heure !

Ensuite, j’ai continué à en faire un peu tout le temps : avec la famille, d’abord, puis les amis, puis des comédiens amateurs et enfin professionnels. Et à dix-huit ans, j’ai pu réaliser ce que je considère comme étant mon premier véritable court-métrage, « Les Boules de Noël d’Herotoman » (2012). J’avais fait un Ulule où j’ai obtenu 5000€ et eu le soutien de personnes de la région. Ça m’a permis de faire un projet important, d’attirer plein de professionnels du coin, dont mon assistant réal, et d’apprendre plein de choses !

Au final, le film a été une bonne carte de visite qui, après le lycée, m’a permis d’intégrer une école de cinéma à Paris que j’ai arrêtée au bout de trois mois parce que des gens qui avaient vu Herotoman m’ont proposé d’en réaliser un autre : « Bienvenue à Fantasia » (2013).

Après, j’ai commencé à bosser directement. D’abord de façon bénévole dans des circuits amateurs puis, petit à petit, j’ai gagné ma vie en faisant des films institutionnels. En 2014, quand les chaines de télévision ont commencé mettre de l’argent dans les chaines YouTube comme Golden Moustache ou Studio Bagel, j’ai bossé pour Finder Studio financé par TF1 pour des chaines de tutos make-up, de cuisine, des Viners. Ce n’était pas toujours passionnant ou bien payé mais ça a enclenché mon arrivée sur des projets plus intéressants. J’ai travaillé avec Greg Guillotin, et depuis 2019, je bosse donc comme cadreur, chef opérateur ou réalisateur pour Squeezie pour lequel j’ai réalisé « Le GP Explorer 2 » (2023).

Et en parallèle, depuis quelques années, je fais pas mal de documentaires. Je me suis retrouvé dedans par hasard mais j’ai réalisé cinq docus pour Brut X. Et j’ai été amené à être chef opérateur sur Les Interviews « Face-Cachée » de Hugo Décrypte. Donc je suis content de gagner ma vie avec un travail qui m’intéresse énormément tout en continuant des projets plus personnels ! C’est un équilibre qui me va très bien.

Comment ce projet de documentaire sur le monde du doublage a-t-il évolué au fil des années ?

En 2012, quand j’ai fait « Herotoman, » j’ai contacté trois comédiens de doublage – Daniel Beretta, la voix de Schwarzenegger, Richard Darbois celle d’Harrison Ford, et Maïk Darah la voix de Whoopi Goldberg – pour faire la voix-off du film. Je le faisais sans conviction en pensant que ça ne marcherait jamais mais les trois m’ont répondu ! C’est là ma première approche avec le doublage et deux ans après, j’ai fait un autre court-métrage avec Maïk Darah et Patrick Poivey, la voix française de Bruce Willis. À la fin de l’enregistrement, Patrick nous a raconté tellement d’anecdotes sur le métier que je me suis dit qu’il fallait absolument faire un film là-dessus.

C’est la rencontre avec Patrick Poivey qui a été l’élément déclencheur d’ »On a volé ma VF ». Alors j’ai vu des producteurs à qui j’ai parlé du projet et qui étaient chauds pour faire le film dans les règles de l’art. Je n’avais jamais fait de documentaire, je ne savais pas, par exemple, que ça s’écrivait à l’avance. Je pensais juste partir en interview et le faire de manière complètement auto-produite à la base. Donc c’est une boite de production strasbourgeoise qui m’a accompagné dans la l’écriture et dans la conception du dossier. Pour soutenir le projet, ils m’ont encouragé à tourner des petites interviews avec Maïk Darah et Benoit Allemane, la voix française de Morgan Freeman. Et puis finalement, la boite de prod est partie sur un autre projet de moyen-métrage pour lequel elle avait eu une subvention et m’a redirigé vers une autre société de production avec laquelle j’ai signé une exclusivité d’un an. Sauf qu’ils me l’ont fait à l’envers et que le projet a été bloqué de 2015 à 2016.

Le temps a passé, le projet a dormi dans un tiroir et en 2020, un ancien free-lance de la première boite de production me recontacte. Il avait monté sa propre structure et se souvenait de mon documentaire. Donc on a relancé le dossier, je suis reparti en écriture, on a fait un dépôt au CNC, et début 2021, la région Grand-Est nous répond que même s’ils nous finançaient, on n’aurait jamais assez d’argent pour payer tous les droits d’auteur pour les extraits de films que j’envisageais de mettre dedans. Nouveau coup de massue, le projet est à nouveau dans un tiroir.

C’est en mars 2023 que je me suis dit « T’es vraiment trop con ! Toutes les voix de ton enfance sont en train de disparaître. Tu as ton matos, tu as du temps, fais-le en auto-production, comme tu l’as toujours fait ! ». Je l’ai donc auto-financé car je pense que j’aurais eu des regrets.

À chaque vidéo sur le doublage que je voyais sortir pendant les années où ce projet m’a accompagné, je me disais « Putain, dire que j’aurais pu faire mon film à moi… ». Mais finalement, c’est intéressant que le film ne se soit pas fait il y a dix ans, en fait. Quand j’ai commencé mes petites recherches en 2014, il n’y avait pas beaucoup de données sur internet. Quelques vidéos sur YouTube qui étaient de vieux bonus des DVD CinéLive ou des coulisses des enregistrements de Monstres & Cie (Pete Docter, David Silverman & Lee Unkrich, 2001), mais c’était quasiment tout. Donc déjà, il y a aujourd’hui une vraie reconnaissance du métier – on le voit sur les conventions de fans notamment. Ajouté à cela que ma réalisation est sûrement meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a dix ans, c’était le bon moment pour le faire.

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