Seul ou en compagnie d’amis (Peter Turnley, Isabelle Townsend), Edouard Boubat déambule avec son appareil photo dans Paris, le long des quais, sur l’île Saint-Louis, au jardin du Luxembourg et à Veulettes, en bord de mer. Chez lui ou dans des brasseries, il se livre avec simplicité et modestie à une réflexion sur sa pratique : « Les photos sont là pour tout le monde, moi, je ne fais que les ramasser. »
Les premières photographies d’Edouard Boubat (1923 – 2000), dans les années 1950, portent la trace d’un Paris disparu, transmis dans le monde entier par le biais des cartes postales. « Ouvrir la boîte, faire entrer un peu de lumière et emmener avec soi un château » est l’un des premiers émerveillements créé par cette technique. Elle est en tout cas le moyen de voir ce qui nous entoure, de capter ce quelque chose en plus, peut-être spirituel, qui fait toute notre vie : approcher le moment où la lumière apparaît. Rencontre avec l’infini, signe inscrit sur tout subjectif, la photographie devient, dans le cas des portraits, le révélateur qui ouvre « chacun de nous à ce qu’il porte en lui-même », moment magique où nous déposons les voiles dont nous sommes couverts pour gagner un peu de liberté.