Réalisé dans le cadre du projet “Urbansonic 88”, « Hong Kong Song » est un projet artistique et scientifique français (proposé par l’atelier de recherches Espaces Nouveaux) dont l’idéologie est fondée sur la recherche d’un nouvel urbanisme sonore.
« Hong Kong Song » est un voyage à la recherche de l’identité sonore de cette ville où la Chine nouvelle se mêle à la Chine ancienne dans une vision fracassante.
Robert Cahen a composé avec cette œuvre artistique un véritable poème vidéographique intemporel, une sorte de carte postale électronique devenue au fil du temps une véritable référence artistique dans le monde de l’art vidéo.
« Depuis plus d’un demi-siècle, au travers de machines qui transmutent les sons et les images, Robert Cahen poursuit à sa manière une exploration silencieuse de l’espace et du temps. Tout au long d’un parcours jalonné d’œuvres superbes et délicates, qui ont fait de lui un des maîtres de l’art vidéo, son regard d’enfant cherche obstinément à réenchanter un monde traversé de violence. À Hong Kong, au Congo, au Yemen, il nous invite à une expérience de l’ailleurs où réalité et magie se confondent… » — Thierry Garrel
Artiste vidéo, réalisateur, compositeur de formation. Figure majeure dans le domaine de la création vidéo, issu des frontières entre les arts, il est un pionnier dans l’utilisation des instruments électroniques.
Après des études de composition en musique concrète au Service de la Recherche de l’ORTF (avec entre autres Michel Chion), diplômé du CNSM de Paris (classe Pierre Schaeffer) en 1971, il devient compositeur du Groupe de Recherches Musicales de l’ORTF et poursuit expérimentation et création dans les domaines du son mais aussi de l’image. Il s’oriente vers le médium de la vidéo dès 1970, appliquant les expérimentations techniques et linguistiques de la musique concrète.
Le travail de Robert Cahen est reconnaissable à sa manière de traiter le ralenti, à sa façon d’explorer le son en relation avec l’image pour construire son univers poétique. Il multiplie les effets de glissement, d’altération du mouvement, de contraction et de dilatation du temps – procédés qui lui permettent d’explorer la métaphore du passage, la mémoire d’images qui viennent et disparaissent, d’interroger le temps qui passe.
« Robert Cahen. De la trame au drame » de Jean-Paul Fargier (Mediapop éditions)
Chroniqueur des aventures de l’art vidéo dans Les Cahiers du Cinéma, Le Monde, artpress, Turbulences Vidéo et d’autres revues, Jean-Paul Fargier a souvent exploré les créations de Robert Cahen, figure majeure de ce champ artistique.
À travers 24 textes publiés entre 1980 et 2023, resitués dans leur contexte, se dessine un portrait de l’artiste au travail, tel qu’il a évolué pendant plus de quatre décennies. Une préface situe l’originalité créatrice de Cahen dans les débuts frémissants de l’art vi- déo, tandis qu’une postface en éclaire les perspectives actuelles.
Des palpitations impressionnistes de la trame électronique, on passe lentement mais sûrement à des récits esquissés, murmurés : des drames entrevus, des personnages qui s’imposent par leurs regards, dans des trajectoires chatoyantes abolissant les frontières entre réalité et fiction.
Jean-Paul Fargier est né en 1944 à Aubenas (Ardèche). Il a vécu et travaillé à Paris de 1967 à 2011 et vit aujourd’hui dans le Gard.
Il a été critique de cinéma pour les Cahiers du cinéma, Trafic, Le Monde, Art press, Turbulences Vidéo ainsi que maître de conférences à l’Université Paris VIII.
Il a publié des essais sur Jean-Luc Godard, Nam June Paik, Bill Viola, Laurent Millet, Pierrick Sorin et, en 2020, Jean-Daniel Pollet.
Réalisateur et vidéaste, Jean-Paul Fargier a réalisé depuis 1973 dix installations vidéo et plus de cent films documentaires pour la télévision, témoignant d’un intérêt particulier pour les arts.
Dans « Jacques Derrida, mémoires d’aveugle » (1990), le penseur se livre à une réflexion sur le dessin à l’occasion de la préparation de l’exposition Parti-pris qui s’ouvrit en 1990 au Musée du Louvre. Dans « Jean Tardieu : l’image et les mots » (1991), l’auteur lit des textes inspirés par les peintres Cézanne, Poussin, Manet, Alechinsky, ainsi que par son propre père, artiste-peintre. La seconde partie du film est consacrée aux douze « Poèmes à voir », dans lesquels la typographie est déterminante. Dans « Cocteau et compagnie » (2003), le réalisateur va à l’encontre de la réputation de superficialité attachée à Jean Cocteau, en mettant en évidence la profondeur de son approche. Il recourt notamment à la palette graphique pour recréer la vivacité du trait de l’artiste.
Jean-Paul Fargier a cofondé le Festival international d’art vidéo de Montbéliard (1980-1995). Il a également été directeur artistique de Trace(s), festival d’arts numériques à Bagnols-sur-Cèze et Pont-Saint-Esprit (de 2013 à 2016).
Il a aussi coréalisé le dernier film (posthume) de Jean-Daniel Pollet, Jour après jour.
(Source : Les yeux doc)
