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Ciné-club documentaire Le Koenigsmatographe | Maison des projets Strasbourg KoenigshoffenCycle | Filmer les artsCycle | Films en Grand Est

« Où va le blanc quand la neige fond ? » de Guillaume Kozakiewiez

lundi 27 janvier 2025
à 18:30
Ciné-club Le Koenigsmatographe, Maison des projets, Strasbourg Koenigshoffen

Projection du film documentaire “Où va le blanc quand la neige fond ?” de Guillaume Kozakiewiez (83′) dans le cadre de nos cycles « Filmer l’art » et “Films Grand Est“.

Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.

Le Koenigsmatographe, un ciné-club documentaire mensuel, né de la passion et de l’énergie communicative d’une habitante du quartier d’investir la “Maison des projets”, lieu ouvert aux initiatives des habitants et des associations du quartier.

→ En partenariat avec le ciné-club “Le Koenigsmatographe” et la Direction de territoire du quartier de Koenigshoffen. Avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg.
Ce film a bénéficié du soutien de l’Eurométropole de Strasbourg et du fonds d’aide de la Région Grand Est.

Info pratique : Le Koenigsmatographe est accessible aux personnes en mobilité réduite.

  • Guillaume Kozakiewiez
2022
  • Français
83'
  • À Perte de Vue
  • Sancho&Co
  • TVR Rennes 35 Bretagne

Des peintres issus du graffiti qui viennent de l’illégalité et d’une école que l’on appelle « la rue », investissent une friche administrative des années 60. Ils la transforment en un labyrinthe de formes, installations, peintures qui englobent le spectateur.

Plongée immersive dans un dédale haut en couleurs, avec des artistes pour le moins singuliers.

Avec  : Alfe, Zoer, LeMoDuLeDeZeeR, Jean Moderne – RCF1, MGLO, Selah, Shoof, Lek & Sowat, Lokiss, Grems, Sylvain Ristori, Apotre et Bault.

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Extrait d’un entretien avec Guillaume Kozakiewiez (dossier de presse)

Comment voyez-vous cette question du recouvrement au cœur de votre film ?

Ça a été le point de départ du projet. Je me suis retrouvé dans DéDalE à Vannes, où il y avait déjà beaucoup d’oeuvres posées par d’autres avant, au moment où une entreprise de peinture est venue repeindre en blanc tout le rez-de-chaussée… En une journée, ils avaient effacé toutes les oeuvres au pistolet à peinture. En 6 heures, on était passé d’un univers dingo de couleurs, de fresques, d’univers artistiques différents qui font trotter l’imaginaire, à un monde blanc, qui renvoyait à un hôpital, ou un lieu complètement dystopique et sans mémoire. Ce fut un choc !

J’ai eu la chance de pouvoir filmer cette journée-là et le film était enclenché. Et c’est en même temps la genèse de cette culture qu’est le graffiti. Ils se recouvrent entre eux (ça c’est la concurrence, une manière de surenchérir et tester l’autre), ils sont recouverts par les services municipaux qui ont pour mission de garder les villes ‘propres’…

Et puis il y a le soleil, la pluie, les orages, les destructions, la vie en quelque sorte, et le temps qui passe qui efface les graffs. Parfois il ne reste que des traces, que l’on appelle les « spectres », parfois il ne reste rien. Depuis, je suis beaucoup plus attentif à cela dans les villes. Dans certaines villes, il n’y a pratiquement aucun graff, c’est très triste, il manque quelque chose ! « Murs blancs peuple muet », j’ai vu cette phrase en Pologne et je partage ce point de vue. Imaginez un espace public où il n’y aurait que des publicités, des panneaux qui vous disent que ceci est interdit, ceci est autorisé, des panneaux de circulations, d’informations vigipirate… Non ! C’est pas possible !

Le graffiti peut être poétique, politique, ludique, et donne à l’espace public une autre dimension quand même ! J’ai le sentiment que cela doit rester une pratique « vandale » pour rester subversif, surprenant. Malheureusement, tout le monde est loin de penser comme ça et c’est plutôt la course aux murs propres qui se joue aujourd’hui. En tout cas, voir tout ça disparaître, remplacé par du blanc, et me rendre compte de l’impact que cela crée, ça a été le point de départ du désir de ce film.

Quels ont été vos choix en termes de mise en scène, pour les filmer au travail ? Et comment ont-ils accepté la présence de la caméra ? 

Je voulais capter les différentes étapes de travail, en partant de l’artiste qui découvre sa salle jusqu’au moment où il en ressort, le travail fini. En moyenne, les artistes mettaient trois jours, et ils étaient plusieurs à oeuvrer dans différentes salles, donc le tournage a été très intense. Un peu à l’image d’un combat de boxe en plusieurs rounds.

Il ne fallait pas déranger, j’ai donc opté pour un gros entretien in situ d’environ une heure quand je sentais que l’artiste était relativement disponible. Le reste du temps, je filmais sans parler ni intervenir. Certains se mettaient à parler tout seul, d’autres non.

J’ai filmé avec un boîtier léger qui me permettait d’être rapide, réactif et aussi d’avoir des points de vue originaux qu’une grosse caméra n’aurait pas permis. Grosso modo, il s’agissait de filmer des artistes qui étaient constamment en face d’un mur, à 50 cm de celui-ci… Il a donc fallu ruser et être patient afin de trouver les moments où l’artiste se recule, réfléchit, circule dans l’espace pour filmer les visages, les corps dans l’espace. Les artistes devaient peindre la salle du sol au plafond. Et je savais qu’à la fin, ils allaient être « englobés » dans leur oeuvre.

Un des enjeux était de saisir ce processus où l’artiste devient de plus en petit, et l’oeuvre de plus en plus grande, intense. J’ai placé des repères dans les différents pièces, pour y revenir régulièrement et avoir les mêmes cadres à des étapes différentes. Avec trois sources de lumières légères, j’essayais de créer des ambiances pour que chaque pièce devienne un univers. 

OuVaLeBlancQuandLaNeigeFond_GuillaumeKozakiewiez- le lieu documentaire_portrait

Guillaume Kozakiewiez, chef-opérateur, réalisateur, voyageur curieux a fait de la caméra son outil fétiche pour voir et donner à voir des histoires de vie dans différents continents.

Après avoir grandi dans l’Est de la France, ses études le mènent en Bretagne où il vit depuis.

Passionné de photographie, il se met à la pratique du montage puis à la prise de vues en autodidacte, pour se former finalement à la pratique documentaire. L’acte de création recoupe plusieurs de ses films. Ses sujets : un funambule, un réalisateur de fictions sonores sur France Culture, des musiciens de Boston, des réalisateurs, des artistes graffeurs…Le portrait est une forme qu’il affectionne particulièrement.

Depuis 2014, la fiction prend une place particulière dans son travail, en tant que chef- opérateur et aussi réalisateur. Son premier court métrage, « Je les aimes tous », est pré-sélectionné aux César 2018. Fin 2020, il termine un documentaire, « Waiting For Gaza », portrait des frères jumeaux réalisateurs Tarzan et Arab Abu Nasser, et en 2022 il termine le documentaire « Le Mètre et l’élève », un autre portrait filmé, cette fois celui d’une classe de maternelle au printemps 2020 après huit semaines du premier confinement.

En 2022, il termine également le documentaire « Où va le blanc quand la neige fond ? », huis clos de création artistique urbaine, qui recueille la parole d’artistes graffeurs au travail.

Il prépare actuellement d’autres projets, dont un premier long métrage de fiction.

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