Présentation de Virginia Woolf (1882-1941) à travers les images des lieux et des paysages où elle a vécu et qui sont la respiration même de son œuvre, ponctuée de fragments d’écriture et du portrait de l’écrivain par Gisèle Freund, en 1939 : Saint-Ives, la mer de Cornouailles, la maison de Talland House, des premières années d’enfance (Instants de vie) ; Londres, « un enchantement », Monk’s House, à Rodmell, dans le Sussex, la maison des dernières années qui représente un certain bonheur de vivre.
« Est-ce l’âge ou quoi, qui fait de ma vie, ici, solitaire, une longue extase de bonheur ? Je me sens attristée par la paix et les sensations, mais non par les pensées. »
Film à une voix : Catherine Sellers dit des extraits de Les Vagues, Instants de vie, Le Journal d’un écrivain, Mrs Dalloway. Le 23 mars 1941, Virginia Woolf se noie dans la rivière Ouse.

« Il est très difficile de décrire un être humain, alors on dit voilà, comment c’est arrivé, au lieu de dire à qui s’est arrivé. Mais l’on ne comprend rien… » Retenant la leçon de Virginia Woolf (1882-1941), Michelle Porte a choisi, pour tracer son portrait, de s’attacher aux lieux qu’aimait l’écrivaine et qui émaillent son œuvre, pour tenter d’y ranimer sa présence.
Les rochers de Cornouailles, emblèmes des étés de son enfance, Rodmell où elle vivait avec Leonard Woolf et où elle se donna la mort, sa maison natale dans Hyde Park Gate, entre autres rues de ce Londres « aux mille tours et aux mille dômes… », ce Londres dont elle estimait que « Rome elle-même est moins majestueuse »… Infatigable promeneuse, Virginia Woolf voyait dans cette activité un agrément, mais aussi un puissant stimulant pour la méditation et l’imagination, le « décollage » du réel.
Le commentaire du film est exclusivement composé de citations de l’écrivain, extraites de ses romans et nouvelles ou de sa correspondance. »
– Myriam Bloedé – Images de la culture

Michelle Porte (1935-2024) a commencé sa carrière au Service de la Recherche de l’ORTF — plus particulièrement au groupe recherche image.
Elle est surtout connue du grand public pour deux films importants consacrés à Marguerite Duras, « Les Lieux de Marguerite Duras » (1976) et « Savannah Bay », c’est toi (1984) ainsi que pour son long métrage « L’Après-midi de Monsieur Andesmas » (2004) qu’elle a adapté du livre de Marguerite Duras.
En trente années de réalisation, Michelle Porte a construit une œuvre de liberté en concentrant ses regards sur de grands artistes du siècle – Virginia Woolf, Carl Theodor Dreyer, Christian Boltanski, Françoise Sagan… — et sur des destinées tragiques (« Le Gardien du feu ») ou certains grands moments de l’Histoire (« La Peste à Marseill »e en 1720 ; « La Princesse Palatine » à Versailles).
(Source : Tënk)
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