Les musées de la Ville de Strasbourg et le Lieu documentaire vous invitent à passer un après-midi en famille au Musées d’art moderne et contemporain de Strasbourg (Mamcs). Entrée libre.
Un film d’animation magnifique adapté d’Alice de Lewis Carroll par Jan Švankmajer et un documentaire sur la riche oeuvre du cinéaste tchèque, maître du genre. Ce rendez-vous est proposé dans le cadre de l’exposition SurréAlice. Lewis Carroll et les surréalistes présentée jusqu’au 26 février 2023 au Mamcs.
à 15h
Alice
Jan Švankmajer | 1988 | 84’
Version cinématographique du roman de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, dans une combinaison de marionnettes animées et d’action en direct. Alice se retrouve dans un monde merveilleux lorsqu’elle suit un lapin qui parle dans sa tanière. Des créatures et des personnages étranges passent dans ce monde entre rêve et cauchemar dont Alice espère se réveiller. Entre les mains de Švankmajer le récit d’Alice devient plus merveilleux que jamais.
à 17h
Visite guidée de l’exposition SurréAlice. Lewis Carroll et les surréalistes
à 18h15
Les chimères des Švankmajer
Michel Leclerc et Bertrand Schmitt | 2001 | 58’
En présence de Bertrand Schmitt.
Les tchèques Jan et Eva Švankmajer sont connus depuis les années 1980 pour leurs films d’animation artisanaux, qui mêlent à un humour acerbe un sens du merveilleux volontiers absurde. Mais leurs films ne sont que la part émergée d’une activité aux modes d’expressions multiples — gravure, peinture, céramique, poésie, invention d’objets ou d’animaux divers — exploitant toutes les gammes du surréalisme, dont ils n’ont jamais cessé de se réclamer.
Un ouvrage consacré à l’oeuvre de Jan Švankmajer, édité par Vidéo Les Beaux Jours et les Musées de la Ville de Strasbourg en 1999 à l’occasion d’une rétrospective en sa présence.
Ce livre est en vente au Lieu documentaire et à la librairie du Mamcs
Jan Švankmajer et le cinéma d’animation
À propos du cinéma d’animation, Jan Švankmajer explique (dans une interview au Festival d’Annecy en 2002) :
« Je suis arrivé vers le cinéma par le théâtre et les arts graphiques. C’est pourquoi les impulsions dans ma création viennent surtout de ces deux domaines. Au milieu des années soixante, quand j’ai commencé à m’occuper de films, la fameuse École tchèque d’animation était à son apogée. »
Il arrive à l’animation par la marionnette, pratique traditionnelle en Tchécoslovaquie.
Son esthétique est caractérisée par le mélange d’animation et de prise de vue directe (dans Alice notamment), le stop motion (dans Jeux de pierres (par exemple), un montage fractionné très rapide et beaucoup de mouvements de caméra.
L’animation est aussi caractéristique de l’absurdité surréaliste, avec des personnages qui agissent comme des machines et un environnement qui n’obéit pas aux règles du réel.
Après avoir étudié la création de décors à l’École des arts appliqués de Prague de 1950 à 1954, Jan Švankmajer entre à la faculté d’art dramatique de l’Académie des beaux-arts de Prague, dans la section marionnettes. Il commence sa carrière avec le Théâtre de masques et le Black Theater avant d’intégrer en 1962 le célèbre théâtre de marionnettes Laterna magika.
Jan Švankmajer réalise son premier court-métrage en 1964 : Le Dernier Truc de M. Schwarzwald et de M. Edgar (Poslední trik pana Schwarcewalldea a pana Edgara), influencé (comme pour tout le reste de sa carrière) par le théâtre de marionnettes, le surréalisme et le maniérisme.
À la fin des années cinquante, il rencontre la peintre tchèque Eva Dvořáková avec qui il se marie en 19601. En 1970, par l’intermédiaire du peintre surréaliste d’origine cubaine Jorge Camacho, membre du groupe surréaliste parisien de passage à Prague, tous deux prennent contact avec le poète et théoricien surréaliste tchèque Vratislav Effenberger. Ils intègrent peu après le Groupe surréaliste de Prague, dont Jan Svankmajer fait toujours partie.
