Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas, nous ne nous réconcilions pas.
Vingt-deux ans après les premières rondes des Mères de la Place de Mai, les enfants des victimes de la dictature argentine mènent à leur tout un combat pour la vérité et la justice.
Résister à l’oubli, se battre pour la justice, c’est d’abord rappeler à l’opinion que tous les acteurs de la répression sont libres, c’est œuvrer par la mobilisation de rue à leur condamnation, sinon pénale, au moins sociale.
C’est aussi, de la part de jeunes souvent privés de leur famille et dépossédés de leur histoire, engager une patiente et douloureuse reconstruction identitaire, tant individuelle que collective.
Quête d’identité encore, lorsqu’il s’agit de chercher un frère ou une sœur né en camp de détention d’une mère prisonnière politique, et aussitôt approprié par un militaire, un juge, un policier…
En donnant la parole à des fils et filles de disparus, d’exilés ou de prisonniers politiques, à ces très jeunes adultes pendant longtemps réduits au silence et confrontés à l’absence, ce documentaire témoigne du passage de la douleur à la lutte, du mutisme à la résistance.
