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Roses noires (Les)

  • Hélène Milano
2010
53

Synopsis

Farida, Claudie, Coralie, Kahina, Moufida sont des adolescentes âgées de 13 à 18 ans. Elles vivent en banlieue parisienne, au Blanc-Mesnil, Stains, Clichy-sous-Bois ou dans les quartiers nord de Marseille, et toutes disent les mots des garçons.
Elles ont la parole et interrogent leur langue et leur rapport au langage.
Elles parlent de leur langue maternelle, de la langue de la cité, de l’école, de leurs difficultés face au langage normé.
Elles expriment leurs contradictions ; elles revendiquent leur particularité et l’attachement à l’identité d’un groupe qui s’affirme dans la langue. Elles disent aussi la blessure liée au sentiment d’exclusion, au manque.
Et puis au sein de leur quartier, au-delà des mots des garçons qu’elles disent comme un masque qui les protège, elles dévoilent les enjeux intimes de cette stratégie langagière.
Traversant la mutation de l’adolescence, c’est la construction fragile de leur vie de femme qu’elles protègent et inventent.

“A l’instar des garçons, les jeunes filles des cités usent d’un langage très codé, volontiers agressif et vulgaire. Signe d’appartenance et de connivence, il est aussi un moyen de tenir les autres en respect, à commencer par les garçons. Mais, en abordant l’âge adulte et la vie professionnelle, elles aspirent à en changer, à assumer leur féminité. De la chrysalide des garçons manqués sortent des jeunes femmes dynamiques et ambitieuses.

Interrogées par Hélène Milano, les adolescentes de Seine-Saint-Denis et des quartiers Nord de Marseille témoignent d’un rapport difficile au français qu’on parle en classe. Il n’est ni la langue parlée dans leurs familles, ni celle de la rue. Naviguant entre ces différents codes, beaucoup ressentent de la difficulté à s’exprimer. Certaines trouvent dans le théâtre ou le journal intime des moyens de surmonter ce handicap. Si, dans la rue, elles parlent (et parfois cognent) comme les garçons, c’est que dans ce monde brutal, il vaut mieux, expliquent-elles, inspirer la peur. Être une fille, sans cesse exposée au risque d’être agressée, calomniée et déshonorée, est une malédiction. A la puberté, elles tendent à cacher leurs formes, à éviter les garçons et à copier leur agressivité machiste. Mais à mesure qu’elles mûrissent, sans contester l’ordre patriarcal, elles affirment d’autres valeurs : liberté d’être soi-même, douceur et même, quoique le sujet reste tabou, amour.” – E. Ségal

Mots clés

Farida, Claudie, Coralie, Kahina, Moufida sont des adolescentes âgées de 13 à 18 ans. Elles vivent en banlieue parisienne, au Blanc-Mesnil, Stains, Clichy-sous-Bois ou dans les quartiers nord de Marseille, et toutes disent les mots des garçons.
Elles ont la parole et interrogent leur langue et leur rapport au langage.
Elles parlent de leur langue maternelle, de la langue de la cité, de l’école, de leurs difficultés face au langage normé.
Elles expriment leurs contradictions ; elles revendiquent leur particularité et l’attachement à l’identité d’un groupe qui s’affirme dans la langue. Elles disent aussi la blessure liée au sentiment d’exclusion, au manque.
Et puis au sein de leur quartier, au-delà des mots des garçons qu’elles disent comme un masque qui les protège, elles dévoilent les enjeux intimes de cette stratégie langagière.
Traversant la mutation de l’adolescence, c’est la construction fragile de leur vie de femme qu’elles protègent et inventent.

“A l’instar des garçons, les jeunes filles des cités usent d’un langage très codé, volontiers agressif et vulgaire. Signe d’appartenance et de connivence, il est aussi un moyen de tenir les autres en respect, à commencer par les garçons. Mais, en abordant l’âge adulte et la vie professionnelle, elles aspirent à en changer, à assumer leur féminité. De la chrysalide des garçons manqués sortent des jeunes femmes dynamiques et ambitieuses.

Interrogées par Hélène Milano, les adolescentes de Seine-Saint-Denis et des quartiers Nord de Marseille témoignent d’un rapport difficile au français qu’on parle en classe. Il n’est ni la langue parlée dans leurs familles, ni celle de la rue. Naviguant entre ces différents codes, beaucoup ressentent de la difficulté à s’exprimer. Certaines trouvent dans le théâtre ou le journal intime des moyens de surmonter ce handicap. Si, dans la rue, elles parlent (et parfois cognent) comme les garçons, c’est que dans ce monde brutal, il vaut mieux, expliquent-elles, inspirer la peur. Être une fille, sans cesse exposée au risque d’être agressée, calomniée et déshonorée, est une malédiction. A la puberté, elles tendent à cacher leurs formes, à éviter les garçons et à copier leur agressivité machiste. Mais à mesure qu’elles mûrissent, sans contester l’ordre patriarcal, elles affirment d’autres valeurs : liberté d’être soi-même, douceur et même, quoique le sujet reste tabou, amour.” – E. Ségal

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