Entre 2002 et 2005, Bernard Kleindienst a rencontré des Roms installés en région parisienne sur des terrains vagues et des bâtiments abandonnés. Il les filme chez eux, dans les camps de Choisy-le-Roi, Achères ou Saint-Michel-sur-Orge. Ceux-ci expriment une déception à la mesure des attentes qu’ils placent dans l’Europe occidentale : elle représente pour eux la dernière chance d’obtenir une reconnaissance et une dignité qu’ils n’ont jamais connues en Roumanie, et à laquelle ils ne peuvent aujourd’hui toujours pas accéder.
Le film montre avec quelle violence ils peuvent parfois être rejetés par des habitants vivant dans les commune avoisinantes. On voit aussi comment des représentants de l’état, en la personne du préfet de Seine Saint-Denis, peuvent relayer ce discours d’exclusion. Le réalisateur interroge également des élus locaux et les acteurs sociaux présents sur le terrain. Les maires des communes concernées, complètement démunis, se tournent sans succès vers les services de l’état ou des régions, et finissent par procéder à des expulsions dans un climat de tensions et d’exaspération inquiétant, ce qui constitue pour eux avant tout un échec : les enfants notamment ne sont plus scolarisés.
