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Natpwe : le festin des esprits

  • Jean Dubrel
  • Tiane Doan na Champassak
2012
31

Synopsis

Dès les premières images, le spectateur est mêlé à la foule des pèlerins du village de Taungbyon, en Birmanie, réunis comme chaque année pour honorer dans ce Natpwe les esprits Nat. A la fois film musical et ethnographique, au grain savamment daté, ce Festin des esprits se déroule entre processions et défilés, beuverie et transe, mettant en scène une faune bigarrée et travestie.

Quatre poupées sur une balançoire, que pousse en silence une femme âgée : ce plan enclot le film, lui donnant à la fois son introduction et sa conclusion. Comme s’il figurait notre sésame pour l’espace-temps particulier de la fête des Nat, où toute loi semble suspendue, sinon celles propres aux cérémonies. Cette femme âgée, ainsi, pourrait bien être un homme : le film se fait l’écho constant d’une indistinction des sexes autant que des rythmes et des parcours. Une jubilation du travestissement qui gagne le film dans son appareil même : structuration par saynètes créant l’effet d’une répétitivité sans fin, jeu des vitesses entre ralentis et accélérés, courtes focales menaçant les représentations euclidiennes des sites ou des visages, logique musicale du cinéma muet, et ce noir et blanc poudreux – contrasté – qui décourage toute datation précise. Natpwe se donne ainsi telle une enclave spatiotemporelle où parvenir, au gré des passages et des transgressions, à l’hébétude de la transe. (Mathieu Capel)

Mots clés

  • transe

Dès les premières images, le spectateur est mêlé à la foule des pèlerins du village de Taungbyon, en Birmanie, réunis comme chaque année pour honorer dans ce Natpwe les esprits Nat. A la fois film musical et ethnographique, au grain savamment daté, ce Festin des esprits se déroule entre processions et défilés, beuverie et transe, mettant en scène une faune bigarrée et travestie.

Quatre poupées sur une balançoire, que pousse en silence une femme âgée : ce plan enclot le film, lui donnant à la fois son introduction et sa conclusion. Comme s’il figurait notre sésame pour l’espace-temps particulier de la fête des Nat, où toute loi semble suspendue, sinon celles propres aux cérémonies. Cette femme âgée, ainsi, pourrait bien être un homme : le film se fait l’écho constant d’une indistinction des sexes autant que des rythmes et des parcours. Une jubilation du travestissement qui gagne le film dans son appareil même : structuration par saynètes créant l’effet d’une répétitivité sans fin, jeu des vitesses entre ralentis et accélérés, courtes focales menaçant les représentations euclidiennes des sites ou des visages, logique musicale du cinéma muet, et ce noir et blanc poudreux – contrasté – qui décourage toute datation précise. Natpwe se donne ainsi telle une enclave spatiotemporelle où parvenir, au gré des passages et des transgressions, à l’hébétude de la transe. (Mathieu Capel)

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