En 1948, venus de Kabylie, quatre cousins de huit ans, tous des garçons, débarquent à Marseille pour mener leurs études en internat. Les fils, une fois formés, reviendraient pour reprendre la terre et être utiles à leur famille. C’était sans compter l’Histoire.
Pendant quatorze ans, et durant toute la guerre d’Algérie, les quatre garçons grandissent et s’instruisent en métropole. Séparés de leurs familles. Soudés, inséparables.
Tout bascule en 1962 avec l’Indépendance. Tandis que trois d’entre eux retournent vivre dans l’Algérie nouvelle, le quatrième, après quelques douloureuses tergiversations, finit par choisir les valeurs de la République. Son intégration sera rendue possible par plusieurs facteurs : l’école de la République, l’amour d’une jeune Française, qu’il épouse en 1962, et le travail. Au fil des ans, il deviendra Azdine le Français. Un « modèle d’intégration », un exemple, parmi d’autres, de l’intégration telle qu’elle est possible en France…
Mais que se cache-t-il derrière une intégration dite « réussie » ? À quel prix paie-t-on cette « assimilation » dans le pays d’accueil ? Est-il possible de faire le deuil de son pays natal ? Pour le savoir, la réalisatrice, qui est aussi la nièce d’Azdine, met en place un double dispositif filmique : elle propose à son oncle de revenir sur les lieux ayant favorisé son intégration en France, et décide de partir seule en Algérie afin de retrouver ces cousins qui ont quitté la France en 1962.