Le quotidien de Maryam, infirmière libérale dans le quartier de la Joliette à Marseille, qui court sans cesse d’un malade à l’autre. Avec ceux qu’elle visite se sont tissés des liens qui vont bien au-delà de l’acte médical devenu secondaire : Maryam lave, habille, fait les courses, répare appareils ménagers, et écoute. Elle est souvent le seul lien avec l’extérieur pour des patients très âgés et dépendants. Avec elle, nous rencontrons Lucienne qui rêvait d’être chanteuse, Monsieur Nguyen et un couple attachant auquel est dédié le film : Ghyslaine et Yves.
Maryam a décidé d’arrêter, de céder son cabinet et c’est ce moment que les réalisateurs ont choisi de filmer. Comment le dire à ceux avec qui une relation de confiance si forte s’est établie ? Comment faire en sorte que le passage de relais soit le moins douloureux possible ? Maryam, à bout de souffle, éprouve à la fois la difficulté de partir, de renoncer et la douleur que ses patients vivent à se séparer d’elle. Pendant le tournage l’état de santé de Ghyslaine se dégrade. Les réalisateurs loin de poser un regard distancié donnent au contraire à voir des moments de grande humanité où les doutes, les angoisses, le désarroi de l’infirmière sont dits, tout comme montrés avec pudeur les corps dans la difficulté de la fin de vie.