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Leviathan

  • Lucien Castaing-Taylor
  • Véréna Paravel
2012
88

Synopsis

Les ethnologues Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel ont suivi à six reprises les sorties en mer d’un chalutier de New Bedford, armés de caméras miniatures qu’ils fixent en haut des mâts, sur les bastingages ou font passer de main en main pour impliquer les pêcheurs. Le résultat, sans pareil, les entraîne aux marges du cinéma, dans le flou, le crayeux, le distendu, les flux et les humeurs.

Le Sensory Ethnography Lab à Harvard auquel appartiennent les deux réalisateurs dit beaucoup de Leviathan en le plaçant à la croisée du film ethnographique – la pêche industrielle filmée de l’intérieur, à même les entrailles – et de l’expérience sensorielle. Le film corrode en effet espace et temps, déçoit toute idée de point de vue, congédie récits et événements. Il s’installe là où s’affrontent ciel et mer, homme et éléments (combat sans âge, éternellement recommencé), se laisse aller au rythme de la mer, prête l’oreille à l’incessante occupation du monde, va tout près des oiseaux et des poissons, quitte notre hauteur d’homme. Mais justement, à mesure de cette pêche sauvage, qui – au couteau comme à la caméra – découpe, débite, taille, calibre et redimensionne aussi bien les hommes que les animaux, naît le soupçon de Leviathan ait su saisir, loin du mythe, ce qui fonde l’holocauste de notre temps : le regard désubjectivé du caputal, vaste système à produire du même en batterie. (Mathieu Capel)

Mots clés

Les ethnologues Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel ont suivi à six reprises les sorties en mer d’un chalutier de New Bedford, armés de caméras miniatures qu’ils fixent en haut des mâts, sur les bastingages ou font passer de main en main pour impliquer les pêcheurs. Le résultat, sans pareil, les entraîne aux marges du cinéma, dans le flou, le crayeux, le distendu, les flux et les humeurs.

Le Sensory Ethnography Lab à Harvard auquel appartiennent les deux réalisateurs dit beaucoup de Leviathan en le plaçant à la croisée du film ethnographique – la pêche industrielle filmée de l’intérieur, à même les entrailles – et de l’expérience sensorielle. Le film corrode en effet espace et temps, déçoit toute idée de point de vue, congédie récits et événements. Il s’installe là où s’affrontent ciel et mer, homme et éléments (combat sans âge, éternellement recommencé), se laisse aller au rythme de la mer, prête l’oreille à l’incessante occupation du monde, va tout près des oiseaux et des poissons, quitte notre hauteur d’homme. Mais justement, à mesure de cette pêche sauvage, qui – au couteau comme à la caméra – découpe, débite, taille, calibre et redimensionne aussi bien les hommes que les animaux, naît le soupçon de Leviathan ait su saisir, loin du mythe, ce qui fonde l’holocauste de notre temps : le regard désubjectivé du caputal, vaste système à produire du même en batterie. (Mathieu Capel)

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