Jardins, paradis des artistes

Si les jardins sont éphémères, leurs représentations dans l’art résistent au temps. Rares sont les artistes qui n’ont pas un jour rêvé ce mélange de nature et d’artifice, faisant jaillir de leurs mains des visions à chaque fois uniques. De l’antiquité à Tim Burton en passant par Fragonard, Monet ou Murakami, l’histoire de l’art est traversée par la beauté, la sensualité, la poésie et le mystère des jardins. Ils sont le cadre et l’incarnation des rêves et des angoisses des artistes, symboles d’une quête existentielle, celle du paradis.

Tel Alice dans son pays des merveilles, le film est une promenade dans un monde végétal et onirique sorti de l’imagination des créateurs de toutes origines et spécialités. Un voyage au paradis des artistes. Avec les artistes Peter Greenaway, Koichi Kurita, Giuseppe Penone, Pierre & Gilles, François Schuiten, Luzia Simons, Gregory Crewdson, la conservatrice Coline Zellal et le paysagiste Arnaud Maurières.

Sauter dans la toile

Le jardin comme le tableau est une composition savante de formes, de couleurs et de lumières. De « Grande Touffe d’herbes » à l’aquarelle et à la gouache d’Albrecht Dürer en 1503 aux paysages tourmentés de Jean-Honoré Fragonard en passant par « Le Jardin de Fontenay » de Pierre-Auguste Renoir ou « Les Nymphéas » de Claude Monet, le jardin éclate de beauté dans une enivrante profusion. Dès le XVIe siècle, Giuseppe Arcimboldo faisait déjà naître des visages d’une profusion de fleurs et de fruits.

Septième art en son jardin

Peter Greenaway, réalisateur de « Meurtre dans un jardin anglais », voulait être peintre dans sa jeunesse. Son grand-père pépiniériste créait des roses de compétition. « Avec le jardin, on pense contrôler l’environnement. L’endroit idéal serait une chambre dans une bibliothèque dans un jardin » dit-il. Le jardin est aussi évoqué à travers « Mon oncle » de Jacques Tati ou « Edward aux mains d’argent » de Tim Burton où la taille des arbustes avec les mains-ciseaux devient œuvre d’art et création originale. Sans oublier Jean-Pierre Léaud jouant au fleuriste et repeignant ses fleurs comme un marchand de couleurs dans « Domicile conjugal » de François Truffaut…

Le Land Art, quand l’œuvre d’art prend l’air

L’utilisation du bois, de la terre, des pierres unit l’art à la nature. Le Land Art fait entrer le jardin dans le musée ou l’œuvre d’art dans la nature dans un d’échange de matériaux. Cette fusion créative atteint des sommets avec Andy Goldsworthy, qui modifie le paysage pour créer des sculptures éphémères et géométriques.

Le plasticien Koïchi Kurita possède 35 000 échantillons de terre au Japon et 5 000 en France pour exprimer l’essentiel de notre terre-monde dans ses œuvres. Il a emprisonné la terre récoltée sur les bords de Loire dans des petits carrés exposés dans la chapelle du château de Chambord (Terre-Loire).

Le sculpteur italien Giuseppe Penone, associé à l’Arte Povera, est petit-fils d’agriculteurs. Il a retravaillé le bois des arbres, mémoire de leur propre existence et exposé la sève de son travail dans le jardin à la française de Versailles.

L’artiste franco-brésilienne Luzia Simons expose ses installations composées d’une accumulation de fleurs, de feuilles, de pollens ou de bulbes scannés dans leur jus, comme l’instant précis d’un cycle de la nature arrivé à son terme…

(Article paru dans le Figaro, 21 mars 2017)

ANNE-SOLEN DOUGUET

Anne-Solen Douguet débute à Canal+ comme coordinatrice du Journal du Cinéma et de Nulle Part Ailleurs, puis collabore aux 20 ans de Canal+, aux César ou travaille pour le site Yahoo!. Elle a également été responsable éditoriale de la chaîne Tps Home Cinéma. Elle est ensuite coordinatrice éditoriale de l’émission politique Dimanche+, sur Canal+, pour laquelle elle réalise et écrit la pastille humoristique, la Bande Annonce.

En 2014, elle passe à l’écriture et la réalisation de programmes courts et de documentaires : » French Cinéma Mon Amour » (52’ – Ciné+ / TV5 Monde) ; « Divine comédie, des planches à l’écran » avec Jean-Marie Nizan (52’ – Canal + Cinéma) ; « Jardins, paradis des artistes », avec Stéphane Bergouhnioux (52’ – Arte), des programmes courts tels que « #code(s) polar » (3×8’ Arte Creative), « 65 raisons d’aimer le cinéma Français » (12’– Unifrance) et de nombreuses vidéos et bandes annonces pour des marques et des institutions culturelles (Opéra national de Paris, RMN-Grand Palais, Fondation BNPParibas, Arop, Unifrance, Hennessy…).

En 2018, elle dresse le portrait de la danseuse Etoile, « Marie-Agnès Gillot, l’art du grand écart » (52’ – France 5) avec Damien Cabrespines. Puis signe l’épisode « Au fil de l’eau », de la série « Les secrets des fleurs sauvages », pour Arte. Elle remet également la main à la production pour 20 épisodes d’ »En Off », émission présentée par Michel Denisot pour Paris Première. Viennent ensuite à l’écriture et à la réalisation « Boléro, le refrain du monde » (52’ – Arte) avec Damien Cabrespines et « House of Series » pour Canal+. En 2021, elle commence « Un Regard à soi », diffusé en avril 2022 sur France 5. Et réalise ensuite « Julio Iglesias – Amour, Gloire & Chansons », pour Arte, ainsi qu’un 26’ sur l’entrée au répertoire du ballet Mayerling, pour la plateforme de l’Opéra national de Paris. En 2023 elle reprend la série « Karl Lagerfeld Révélation » (4x 45’- Canal+).

STÉPHANE BERGOUHNIOUX

Stéphane BERGOUHNIOUX a travaillé quatorze ans pour Canal+ et pour différentes sociétés télévisuelles. Responsable des Opérations Spéciales de Canal+, il passe également par la production et la rédaction en chef du Journal Du Cinéma, par la production de soirées spéciales, et par la création de chaînes dédiées au Festival de Deauville ou de Cannes. Et il y crée l’émission « Histoires de Cinéma » (8×60’). Il est l’un des créateurs et programmateurs des débuts de War on Screen, le festival du cinéma de guerre.

À partir de 2006, pour TPS, Canal+ ou Arte, il réalise de nombreux documentaires sur le cinéma : thaïlandais, argentin, japonais, israélien, chinois, iranien, australien, coréen, etc… Et sur le cinéma de Kervern et Delépine, les survival movies, les psychopathes, les faux documentaires, Bong Joon-ho, les nanars culte, Isabelle Huppert. Pour Canal+ il inaugure la collection Cinéma, par… Avec Albert Dupontel, Michel Hazanavicius, Yvan Attal et Laurent Lafitte.
Il réalise de nombreuses vidéos pour des expositions : Picasso, Monet, Warhol, Newton, Hopper, Napoléon, Kiefer. Ainsi que des documentaires pour « Toute l’histoire », Arte, et divers musées : Daniel Buren, le Centre Pompidou, une artiste aborigène : Lena Nyadby, le New York de Mapplethorpe, Les jardins dans l’art.
Et aussi des documentaires avec Gérard Depardieu pour Arte : « Retour au Caucase, sur les traces de Dumas » et une série de 10×52’ : « À pleines dents » avec Gérard Depardieu. Et une série de 3 x 52’, « Code(s) Polar » et les « Fleurs sauvages de Méditerranée ». Pour France 3, une série de 4×110 minutes, « Paris Match, l’album des Français ». Il réalise également « Né un 12 juillet » pour l’agence BETC. Et pour France.TV « Au bord de la crise de vert », une série documentaire de 5 x 25’. Et « La folle aventure du chocolat », 90’ en Prime Time pour France 5.
En 2023, il réalise « Forever Young, vieillir au cinéma », pour Canal+ ; et en 2024 un Prime Time 110’ « La génération des Enfants du Rock » pour France 3, ainsi que « Fréderic Mitterrand, une vie en images » pour France 5.

Il y a 18 ans il crée avec six amis, le collectif Beall chargé de développer divers projets artistiques. Beall est depuis devenu Beall Productions en 2013. Il est, depuis 2023, directeur général de Beall Fictions.