Ce dvd contient les deux films :
L’homme qui court (1997)
De Melvin van Peebles, on connait généralement Sweet Sweetback Baadassss Song. Cet aérolithe, réalisé loin d’Hollywood en 1971, fut le point de départ de la blaxploitation des années 1970 et l’acte libérateur d’une communauté noire américaine à même désormais d’assumer ses aspirations culturelles. Mark Daniels propose un portrait concis, émaillé d’images d‘archives et d’extraits de films.
Cinéaste, romancier, chanteur (et précurseur du rap), courtier à Wall Street… Les talents multiples de Melvin van Peebles révèlent un incroyable appétit d’expériences. Les images collectées par Mark Daniels nous montre cet homme qui court à chaque étape : célébré par Mary Meerson et Henri Langlois à la Cinémathèque française, accueilli en fils prodigue au festival de San Francisco pour son film La Permission (1967), membre du journal satirique Hara-kiri, etc. Mais cette course est aussi une échappée, loin des carcans hollywoodiens. Cultivant un psychédélisme d’un goût parfois jugé douteux, développant des schémas narratifs étrangers aux conventions classiques, ses films ont grossi les rangs des séries Z. Les extraits montrés (La Permission, Cinq cents balles) suffisent pourtant à attiser l’envie de redécouvrir une œuvre libre de ton et de forme. Ne serait-ce que pour y retrouver l’humour particulier qui caractérise, dans ce documentaire, chaque apparition de van Peebles.
(Mathieu Capel)
Clasified X (1997)
A travers plus de soixante-dix citations, le cinéaste Melvin van Peebles, auteur du mythique Sweet sweetback’s Baadasssss Song (1971), passe en revue les différents stéréotypes de la représentation des Noirs dans le cinéma hollywoodien depuis ses origines, en passant par les films indépendants destinés aux salles réservées aux Noirs.
Cette analyse met en relation l’évolution du contexte racial aux Etats-Unis avec la censure exercée par Hollywood sur la production de films réalisés par des Noirs. Des black faces des débuts, ces acteurs blancs grimés en Noirs, aux “bons” Noirs de la Deuxième Guerre mondiale, sans oublier les Noirs “à peau claire” ou leur absence totale à l’écran, Hollywood a toujours fait des films “sur”. Si l’idéologie de la suprématie blanche devient plus difficile à décoder à mesure que nous avançons dans le siècle, sa présence n’en est que plus insidieuse. Sweet sweetback’s Baadasssss Song, immédiatement classé X par la censure, marque un tournant. Il devient rapidement le manifeste des Black Panthers et fait dix millions de dollars de recettes. Cependant, le courant qu’il déchaîne sera vite récupéré commercialement par Hollywood.
(Nathalie Magnan)